ROLEPLAY


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#1 [fr] 

Amazon nec nachara !

A m a z o n e
n e_ s e
c h a s s e
p a s


Assise en tailleur, l'amazone avait étalé les matières devant elle. Les trésors accumulés des nombreuses chasses en compagnie ses sœurs Thalys et Yanee, et le sigisbae Osquallo. Un bandeau noué au dessus de sa tête maintenait ses cheveux en arrière et ses manches étaient retroussées pour plus de commodité. Patiemment, de ses mains habiles, elle combinait les matières en recherchant les meilleurs mariages. C'était un travail d'orfèvre, bien que, il s'agissait là de la confection d'une lance. Une nouvelle lance qu'elle se ferait elle même, spécialement conçue contre ses ennemis homins.

Car c'était un fait : elle avait un ennemi. Quelqu'un lui en voulait personnellement, à elle directement ou en s'attaquant au sigisbae dont il n'était pas difficile de savoir qu'elle était très proche. Mais cet ennemi restait dans l'ombre, il ne se salissait pas les mains. Non, il avait plutôt mandaté les plus redoutables tueurs et autres vils massacreurs que comptait l'écorce en ce temps.

Qu'importe, se dit l'amazone. Elle ne fuirait pas le combat, fut-il difficile. Et qui qu'il soit, cet ennemi finirait par le payer cher...

Et tout en poursuivant son ouvrage, Zendae repensait aux événements récents, qui au final l'avait gratifiée de sa première victoire, seule contre un maraudeur.

--o§O§o--


Elle forait avec sa sœur Yanee - sa sœur au sens amazone - au nord du Bosquet Vierge, à l'ouest des ruines de Zo'Kian. Elle récoltaient fibres, écorces et carapaces. l'une pour la confection de haches et l'autre de lances. C'était un labeur de longue haleine, mais nécessaire pour être autonomes. Aussi le faisaient-elles avec plaisir, ce qui était d'ailleurs une philosophie essentielle pour les amazones.

Mais le plaisir pris une toute autre tournure quand elle fut secouée de décharges électriques. Un immense homin en armure noire avait surgit devant elle et la titillaient à coup d'enchantements.
- hé ! protesta-elle se reculant de quelques pas.
l'homin ne dit d'abord rien, retira calmement ses amplificateurs, puis empoigna une énorme masse. Sa chérie, sa puissante alliée, son ordonnance, sa compagne de tous les massacres, sa soif de bruits d'os écrasés : Grong !
- Zendae, je savais que tu étais dans la région, dit-il d'un ton presque aimable.
L'amazone fronça les sourcils. D'une part elle venait de reconnaître Skoma des Sèves Noires, avait déjà eu affaire à lui, et cela c'était mal terminé pour elle. D'autre part le zorai semblait par son propos indiquer qu'il la cherchait expressément. Ce qui semblait confirmer l'avertissement d'Osquallo quand à d'autres événements.
- et alors ? s'enquit-elle, d'un ton un peu défiant
- et alors .... répondit-il en s'approchant doucement ... et alors VOILA ! le temps d'un battement de cil sa masse sembla comme tomber du ciel et planqua net l'amazone au sol. C'était terminé.
- pfff, défend-toi mieux la prochaine fois.

Yanee qui avait assisté à la scène vociféra contre le guerrier. S'en prendre à des foreuses ! où était son honneur ? Mais Skoma n'en n'avait cure et lui dit qu'elle pouvait remballer ses commentaires. Yanee releva sa sœur, qui encore titubante, revint se planter devant son agresseur. Ses yeux verts dardaient la défiance, la colère empourprait ses joues et gonflait ses cheveux auburn. Un filet de sang coulait encore de son nez jusqu'à son cou d'une blancheur albâtre. Ses lèvres étaient captivantes, à moins que ce fut cette manière particulière qu'elle avait de placer sa langue à leur commissure.

- avoue le zorai ? qui t'envoie me tuer ?
- qui m'envoie ? redemanda le zorai, en retirant son casque
- sil, qui te manipule ? ajouta-elle, tentant de le provoquer
- me manipule ? hahaha ! le zorai se mit a ricaner, puis délogea un petit chiffon de sa ceinture et commença d'astiquer méthodiquement Grong.
- tu n'es pas ici gratuitement, je le sens, siffla l'amazone.
Le zorai feignit de se concentrer sur son travail et déclara finalement :
- Ce ne sont pas tes psykos, Zendae.

Zendae se doutait bien qu'elle ne lui tirerait pas si facilement les vers du nez. Elle comptait simplement faire savoir qu'elle n'était pas dupe, avec l'idée que l'information remontera la chaîne.

- Peut importe ! répondit elle, je te chasserai !
- me chasser ?? redemanda le zorai qui allait vraiment de surprises en surprises, hahaha, moi ? je te souhaite bien du courage. Il rangea le chiffon, et sortie une autre étoffe plus précieuse. On aurait dit de la peau de gubani suprême. Il s'en servit pour les finitions, des gestes précis et efficaces, qu'il avait répété des milliers de fois. Grong luisait sous l'astre du jour.
- Sil toi, et tous tes compagnons même.
Cette fois le zorai ne pouvait plus se retenir et parti d'un fou rire, presque les larmes au bord du masque.
- ah vraiment les amazones vous êtes drôles ! si pleine d'espoir... si... si aveuglées ! hahaha !
- Par la Déesse je ne prétends pas que ce sera facile, mais sache que je n'ai pas peur de rouler dans la sciure pour arriver à mes fins !

Zendae avait empoigné sa lance et sa rondache - c'est tout ce qu'elle avait - et chargea le zorai. Ses coups fusaient de toutes parts, cherchant les interstices de l'armure. Et le zorai riait, riait, en bombant le torse comme pour lui rendre la tache plus facile.
Puis un nouveau coup de masse s’abattit sur elle tel la foudre, la faisant gravement chanceler. Si mal. Le ciel semblait danser avec la terre, et par dessus le marché, elle s'était planté sa propre lance dans le pied sous l'effet d'un sort de folie.

Elle voulu s'écarter, réagir, mais sa tête n'était que bourdonnements et sifflements, et son propre sang lui cachait la vue. Campé dans le sol et pivotant sur lui même, le zorai la frappa une deuxième fois à pleine puissance, de toute la longueur de ses bras et de sa terrible arme. Zendae, dont le corps était plus léger qu'une plume, décolla du sol à la vitesse d'une balle sortie du fusil, vrilla trois fois dans les airs par dessus les cratchas, avant de s’abîmer face contre terre plusieurs mètres à l'écart, flasque, terrassée complètement.
- Voilà pour ta ration de sciure ! tonna le maraudeur à la ronde, en recalant Grong sur son épaule.
Yanee voulu crier mais aucun son ne sorti de sa bouche, ahurie par autant de violence.

Cybele, valeureuse trykette, arpentait le Vide en tenue de combat. Attirée par l'odeur du sang et surtout le bruit du formidable coup de massue, elle arriva sur les lieux. Trop tard pour Zendae déjà rappelée par les Kamis, mais Skoma le maraudeur était justement quelqu'un qu'elle recherchait particulièrement. Cette fois-ci serait la bonne ! se dit-elle en serrant les dents, confiante en sa maîtrise récemment acquise de la pique et son nouvel équipement. Mais ... cela ne suffit pas, même avec un enchantement de folie grâce auquel le zorai se blessa de sa propre masse, il fut vainqueur.

Après ces défaites, les deux homines se croisèrent dans la Vallée perdue et firent connaissance. L'Amazone tordait plutôt le nez quand il s'agissait de tryker, mais elle avait quand même un bon sens du jugement. Et devant elle se tenait avant tout une homine, qui ne manquait ni de courage, ni de détermination. Mais elle fut aussi étonné de son sérieux, surtout de la part d'une trykette ! Elle parlait de son devoir, les missions envers Atys dont elle s'était auto-investie, ses résolutions fermes quand aux puissances, et sa voie solitaire. Cela contrastait avec la démarche de l'amazone qui au travers de la beauté et la virtuosité recherchait la jouissance, afin de ressembler à sa Déesse, et ceci dans le cadre d'un lien fort avec sa sororité. Néanmoins Cybèle lui fit bonne impression et son intuition lui dit qu'elle pourrait devenir une alliée de confiance.

Zendae pris le chemin du Bosquet Vierge, là où était établie sa tribu. Depuis plus d'un cycle des kitins des profondeurs l'avaient envahie, et il fallait régulièrement nettoyer pour éviter qu'ils ne pullulent d'avantage. Alternant massette et lance - en bonne chasseuse elle savait parfaitement quelle arme convenait le mieux pour tel ou tel type de faune - elle défit les petites patrouilles réparties dans le Bosquet. Mais ses pensées étaient ailleurs, vers ce maudit zorai. Elle serait davantage la prise de son arme à chaque kitin tué.

" Je ne dois pas me laisser abattre, Amazon nec nachara ! "

" Non plus me justifier de ma maitrise de mélée encore imparfaite, Amazon nec nachara !"

" Ni rêver d'un hypothétique équipement, Amazon nec nachara !"

" Il me faut agir maintenant, en faisant confiance à Vae, sans se soucier de l'issue, Amazon nec nachara !"

" Après tout, au fond de moi, c'est ce que je voulais nec ?"

Amazon nec nachara !
Amazon nec nachara !
Amazon nec nachara !

le dernier kitin n'était plus que bouillie.

Zendae déchira un pacte pour Yrkanis où elle possédait un joli appartement dans lequel elle entreposait des choses trop nombreuses pour loger dans la tente qu'elle partageait au camp. Ouvrant un tiroir, elle déplia une armure spéciale, blanche et flanquée de noir, cousu dans un tissu moiré et brodée de fil doré.
Elle se souvenait encore du moment où on lui avait offert, juste avant son retour d'exil via Silan, alors qu'elle allait sur ses seizes ans. Il y avait eu là un homin singulier, un grand matis blond. Discrètement, et profitant de la confusion générale qui régnait dans cette euphorie du retour, il dotait les jeunes homins et homines d'équipements spéciaux. Il disait que c'était confectionné par des homins pour des homins, sans l'aide des puissances. Il disait que nous devions repeupler les nouvelles terres en comptant sur notre propre force, notre propre génie. Il insistait vivement sur notre liberté, et disait encore tout un tas de chose sur les puissances mais tout cela était passé par dessus la tête de l'homine et de toutes façons ce qu'elle voulait c'était qu'il lui donne cet équipement, comme aux autres, non mais. (1)

Elle enfila l'armure. Il y avait un système incroyable de fermeture qui faisait "zip" en coulissant vers le haut. Ensuite il fallait ajuster plusieurs sangles de compression à la taille, aux bras et au jambes. C'était très confortable, enveloppant et souple. Zendae effectua plusieurs flexions et se retrouva instantanément debout, sans le moindre effort, de part le rappel élastique des sangles. Elle soutint sa lance à bout de bras qui semblait ne plus avoir aucun poids. Elle enchaîna quelques mouvements dans l'air et fut étonnée de sentir la facilité avec laquelle chaque geste succédait au suivant, mieux que les pâles des éoliennes des lacs tournant dans le vent.
Se regardant dans un miroir, elle vit que l'armure soulignait parfaitement les lignes de son corps. C'était sûrement moins important que la protection offerte, mais pour une amazone, cela avait grande importance.

"C'est sur !" clama-t-elle tout haut pour elle même, "ça change d'une tenue de forage !"

Elle prit sa meilleure rondache, et sa parure de combat qu'elle avait réalisé avec tout son talent, qui bien que modeste en cercles, était efficace.

Et maintenant ? se dit elle, où aller ? autant retrouver une aiguille dans une botte de foin pour toub. Il pouvait être partout : confortablement installé dans son camp ou bien jusqu'au fin-fond des primes.

Elle ouvrit la petite pochette dans lequel elle rangeait ses pactes. Un rangée par pays, les perles logées dans des emplacements à gauche et les parchemins roulés à droite. Plus besoin d'y regarder de près, avec l'habitude elle connaissait du bout des doigts l'ordre de rangement de chacun. Caressant les pactes, une perle sauta dans le creux de sa main. Elle la lança en l'air, la rattrapa d'un geste vif et la brisa d'un coup sec entre ses phalanges en serrant le poing : destination Thesos.

Toujours, l'arrivée au désert lui faisait cligner des yeux à cause de la luminosité et la bouffée d'air chaud. Mais de suite, un frisson lui parcouru l'échine. Il était là ; Skoma était là ! elle en était convaincue tout comme elle était maintenant convaincue que la Déesse était de son coté.
Scrutant les alentours, elle vit d'abord vers l'Ouest un foreur. Puis un autre homin apparu au sommet d'une dune. Il n'avait pas son armure lourde mais elle le reconnu a sa chevelure dressée en pointe, et le fameux uniforme matis noir de son clan.
Elle s'élança dans sa direction, son cœur s’accélérait un peu plus à chaque foulée. Elle vit qu'il la vit. Elle courrait toujours, ses jambes fonctionnaient toutes seules, comme si un vent la poussait dans le dos pour l'encourager. Elle gravit la colline et se retrouva campée devant lui ; ils se fixèrent un instant. Le zorai ne bougea pas, il avait l'air un peu surpris. Sans plus attendre elle le cingla de coups, de toutes les forces qu'elle pouvait donner, et encore et encore et *stop !* Zendae se rendit compte qu'il s'était drapé d'invulnérabilité et que ses attaques ne portaient plus. Elle recula bien vite pour ne pas s'épuiser, souffla, sans quitter le zorai des yeux.
Skoma ricana, mais sans se moquer toutefois, le combat avait l'air de lui plaire. Il pris le temps d'enfiler son armure, de s’asseoir pour récupérer un peu.

" Tu enfiles ton armure, mais tu n'auras pas le temps de récupérer toute la vie qu'elle te procure.... " pensa-t-elle, " ... Et sa protection ne te sert à rien contre ma lance. J'ai encore ma chance ! "

Skoma se releva, s'empara de son inséparable Grong et le combat repris de plus bel, plus acharné que jamais. L'amazone se défendait bien et esquivait la plupart des attaques. En même temps qu'il faisait tournoyer sa masse, le zorai lui balançait une pluie d'enchants, mais la parure de Zendae crépitait de partout et tenait bon. Elle du faire appel à un sursaut de vie pour compenser deux coups de masse, mais incroyable, elle commençait à avoir un net avantage. Le zorai s'en rendit compte et recula.

Ils dévalèrent la colline en continuant la lutte, soulevant des nuages de poussière, puis *stop !* soudain Zendae reconnu sur la sciure la luminescence de l'aura de mêlée. *offensive, vite !* Lâchant ses lance et rondache, elle enfila ses amplificateurs tout en continuant sa poursuite. Un enchantement électrique se trouvait fixé sur ses gants, et à la troisième libération d'énergie, Skoma roula sur le sol.

Elle avait gagné ! C'est seulement à cet instant que Zendae réalisa combien son cœur battait à tout rompre et combien l’adrénaline fusait dans ses veines, et tout cela se mélangeait avec l'euphorie de la victoire, lui procurant de délicieux frissons. Prenant une profonde inspiration, elle savoura un instant le moment. "Oh Vae Aiye, Vae filae, Vae filae ... "(2).

Récupérant sa lance elle s'approcha du zorai et s’accroupit près de lui, appuyée sur son arme.
- j'ai gagné, mais je suis lucide, ce petit jeu risque fort de continuer, pas forcément à mon avantage.
Après une pause, elle continua,
- Pour moi peut importe l'issue des prochains combats, pourvu que je devienne plus forte.
Le zorai ne dit rien, mais dans ses yeux brilla une lueur. Il était satisfait. Car, pour une fois, on était venu lui rendre la monnaie de sa pièce.
Zendae se redressa en brandissant bien haut sa lance, et l’abattit brutalement sur le cou du zorai pour l'achever.
Skoma disparu dans une fumée noire.

--o§O§o--


[hrp]
Tout ceci c'est évidement passé IG, le texte donnant seulement plus d'emphase à certains propos et émotes. Et oui, j'ai vraiment eu le bol monstre de trouver Skoma à la première téléportation. Publié avec l'accord de Cybèle et Skoma.
(1) : Ceci est ma propre explication de la "dotation téméraire", vous avez le droit de considérer Zendae comme une folle. Je trouve que malgré le skin la couleur blanche ne sied pas à une provenance maraudeur (ni le mobile d'en faire la distribution massive). Je me suis dit que les trytonistes auraient surement la technologie pour les produire, et le dessein mystérieux de le faire.
(2) : Vae = Déesse, filae = merci, Aiye = bénédiction. Zendae évite la plupart du temps de dire Jena pour se différencier de la Karavan. Vae et nachareis proviennent du nouveau lexique mateis en cours d'élaboration.
[/hrp]

Editado 12 veces | Última edición por Zendae (1 década hace)

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Beauté, curiosité, virtuosité !
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