ROLEPLAY


uiWebPrevious1uiWebNext

#1 [fr] 

**HRP**
Je m’excuse d’avance pour les puristes s’il existe quelques anachronismes dans ce que je vais écrire, mais je tente d’être au plus juste, avec les données que j'ai.
Il s’agit de toutes les aventures RP réalisées sur le jeu. Bien entendu, ce topic vivra au fur et à mesure de mes rencontres. Seul le prélude qui se déroule ou se déroulera dans quelques années reste une “fiction”
-> Pour ceux (toutes races, toutes factions) qui seraient intéressés pour Rp IG, /tell Malicia
-> S'il reste des coquilles (fautes) n'hésitez pas ;p
Bon jeu
**FIN HRP**

1- Prélude :

La nuit était tombée doucement sur le Désert Ardent, la lune s’était levée pleine et dorée. Elle illuminait les dunes du désert, semblant guider le chemin du cavalier qui chevauchait à vive allure vers Pyr. Au loin un Gingo hurla à la lune, suivit par les autres membres de sa meute. Le cavalier n’y prêta pas attention, tout occupé à regarder les murailles de la Cité Impériale qui grandissaient au fur et à mesure. Les pattes lourdes du mektoub s’enfoncèrent dans du sable plus meuble que le reste et le déséquilibra, levant sa trompe pour semble t’il se rééquilibrer, il poussa plus fort sur sa patte et reprit son équilibre. Le cavalier lui serra un peu plus les rênes et laissa faire la bête, ayant une complète confiance en son animal.

La monture et son cavalier arrivèrent en trombe devant la porte de Cerakos, les gardes s’approchèrent, serrant leurs armes, ce fut bientôt une dizaine de gardes qui entourèrent le cavalier. Bien que l’armure de celui-ci était de facture Fyros, ils lui intimèrent l’ordre de retirer son casque. Depuis peu des maraudeurs avaient été repérés en plein coeur de Pyr, la sécurité de la cité et de ses habitants était donc compromise, et tout individu qui souhaitait entrer devait montrer patte blanche. Et même si le mektoub et l’armure portaient les armoiries d’une Guilde Fyros bien connue et respectée, il ne fallait prendre aucun risque.

Le cavalier descendit de son mektoub, lui caressa l’encolure, repoussa la trompe qui s'agita devant lui et retira son casque lourd. Découvrant de longs cheveux noirs qui étaient tirés en arrière en une queue de cheval. Un léger vent chaud se leva, et quelques grains de sable se collèrent au visage de la Fyros en sueur. Regardant le capitaine de la garde, Elle dit :

“Oren Pyr Capitaine... Une affaire urgente m’amène à Pyr.”

Sachant que seule la parole ne suffirait pas, elle sort une lettre qu’elle tend au garde. Celui-ci donne sa pique à l’un de ses soldats et prend la lettre qu’il lit avec attention. Elle regarde derrière les gardes, l’étable, le comptoir touristique, les colporteurs qui discutaient entre eux, même à cette heure tardive, Et plus loin l’entrée de la ville. Des souvenirs lointains submergent la jeune femme. Souvenirs de joies et de rires, de peurs et de doutes.

Levant le regard vers la jeune femme il lui rend en disant simplement :

“Bien... Vous pouvez passer jeune Fyros !” Le ton était sec mais pas désagréable.

Reprenant la lettre et les rênes du mektoub, la Fyros entre à Pyr, passant au travers des flammes éternelles protégeant la Capitale. Tandis que derrière elle, le capitaine la regarde, en poussant un soupir :

“Pauvre enfant... !”

La Fyros continua son chemin, elle le connaissait par coeur pour l’avoir il y a quelques années arpenté de long en large. Passant devant l’Autel Kami, elle détourne le regard en serrant les poings et les dents. S’arrêtant au marché aux bonnes affaires, qui selon son souvenir n’en était pas vraiment un, elle attache le mektoub à une barrière. Puis le laisse, sachant qu’il ne risquerait rien. Elle continue son chemin tournant à gauche puis à droite. Dans le dédale de ruelles, les souvenirs reviennent, plus tenaces. Les rendez-vous au bar de Pyr, les bains chauds. Les yeux de la Fyros s’embrument. S’arrêtant devant une porte d’un immeuble, elle respire profondément et s'essuie les yeux mouillés, puis entre.

Le gardien d’immeuble sort de son sommeil, et grommelle un “Qui v’là ?” rapide. Levant des yeux ensommeillés il se relève d’un bond et regarde stupéfait la jeune femme.

“Vous êtes ?!?... Par la barbe de ma Grand’ma, vous...” Il lui ouvre la porte.

“... SA fille.. !” Dit elle en passant.

Le gardien lui n’en revient pas d’une telle ressemblance et bredouille un

“Toutes mes pensées vous accomp...”

Les mots se meurent alors qu’elle se téléporte jusqu’à l’appartement de sa mère. A peine arrivée, elle constate que l’appartement est plein de monde. Posant un regard circonspect sur chacun des présents elle en reconnaît certains qu’elle salue avec respect. Pour d’autres, et surtout ceux portant la marque kami, elle n’a que du dédain et un regard noir. Tous la regardent et s‘inclinent respectueusement. Certains reprennent leurs conversation d'autres l'observent encore. Un feu réchauffe l’ambiance, une table pleine de victuailles où chacun se sert. Sa mère avait toujours su recevoir, même dans les moments les plus tragiques.

S’avançant vers elle, un Zoraï s’incline. Elle le reconnaît, depuis sa plus tendre enfance, elle l’a toujours vu auprès de sa mère, où jamais très loin. Peut-être aura t’il lui des réponses à ses questions.

“Que se passe t’il.. Comment est-ce possible ? On ne peut laisser faire une telle inf... !”

Le Zoraï lève une main pour calmer les ardeurs de la Fyros et l’emmène un peu plus loin. Portant les mêmes armoiries que sa mère, il devait en savoir plus que tout les pique-assiettes réunis ici.

Le Zoraï la regarde et dit doucement : “C’est sa volonté... !”

La Fyros fronce les sourcils et dit plus fort : “Qu... Comment VOTRE Ma-duk peut-il décider de cela ???...”

Tous les regards se posent sur la Fyros, des regards sombres, apparemment il y avait beaucoup de kamis dans la pièce. le Zoraï tourne la tête vers les convives et lève une main en signe d’apaisement. Regardant vers la Fyros, les yeux derrière le masque d’ossement s’illuminèrent, il dit simplement :

“Non... Ce n’est pas la volonté de Ma-duk... C’est SA volonté..." Précisant : "... A elle !”

La jeune Fyros sentit son esprit s'embrumer, comme après une attaque de Kipee mauvais, ses jambes semblèrent se dérober sous elle, elle tenta de lutter contre l’étourdissement de la nouvelle, et se raccrocha au bras sauveur du Zoraï, se reprenant :

“... Elle ne peut pas souhaiter cela.. ! Pourquoi ?”

Le Zoraï indique la porte de la chambre, semblant indiquer que la seule personne pouvant répondre à cette question s’y trouvait. La Fyros regarde la porte de la chambre de sa mère. S’époussetant légèrement, elle fait les quelques pas qui la sépare de cette chambre. Le temps semble s’arrêter. Il n’y avait aucun danger, pourtant elle fut saisit de cette appréhension palpable qu’on connut chaque Homin(e)s lorsque l’on arrive devant la tanière d’un Kirosta. Ouvrant la porte elle entre.

La pièce est plongée dans la pénombre, deux prêtres Kami prient en silence. Un feu inonde de couleurs chatoyantes la pièce. Dans le coin deux armures sur des socles. La première, une armure maraudeur. La jeune Fyros n’avait jamais réussit à savoir s’il s’agissait d’un trophée ou d’un cadeau fait. L’autre elle la connaissait bien, c’était la dernière armure qu’avait portée sa mère, avant de rendre les armes. S’approchant du lit, elle s’arrête un moment. La femme qui y été allongé était vieille, et ne ressemblait plus à l’image gravé dans son esprit. Pourtant le regard était bien celui de sa mère.

“... Approche.. Ma fille.. Je t’attendais..” La voix était encore assez autoritaire et douce. Levant une main elle intime silencieusement l’ordre aux prêtres de les laisser. La jeune Fyros s’approche et s'assoit sur le bord du lit, le faisant grincer. Elle scrutait chaque rides sur le visage de sa mère, prenant la main de celle-ci, des larmes coulent sur son visage. Elle s'en voulut de ne pas avoir été là, cela faisait maintenant beaucoup de temps qu'elle n'était plus venue à Pyr. Si elle avait été là.. Peut-être que...

“Chuuut..” Murmure Malicia, reprenant les attitudes d’une mère pour son enfant.

“... Ne t’inquiètes, tout ira bien... ” Se relevant doucement et en grimaçant, Malicia porte une main douce sur le visage de sa fille et essuie les larmes sur les joues. La mère et la fille se retrouvent dans les bras l’une de l’autre pendant de longues minutes durant laquelle la fille dit juste : ”Pourquoi ?”

Se recouchant doucement, Malicia regarde sa fille avec un sourire maternel.

“... Parce que toute ma vie d’Homine j’ai suivis les traces de Ma-duk, hier je fus au croisement de l’illumination, aujourd’hui, le chemin s’arrête, je crois avoir atteint mon but...”

La jeune femme secoue la tête en signe de dénégation : ”Non.. Ton dieu ne peut laisser faire cela.. Tu as oeuvrée toute ta vie, tu as sacrifiée beaucoup de choses... IL ne peut laisser faire une telle chose... Je ne peux... L’accepter...”

Posant une main tremblante sur celle de sa fille, Malicia la regarde et continue :

“Ne lui en veux pas... Il y a de cela un an lorsque j’ai décidé de ne plus combattre où du moins de mener un combat plus spirituel, J’AI fait cette demande à Ma-duk. Et il a accédé à ma requête. Ne sois pas triste, c’est MA volonté, et par celle-ci SA volonté.. Tu ne comprendras qu’une fois que tu sauras...” S’arrêtant elle regarde le plafond et sourit béatement. Revenant sur sa fille elle s’agite :

“Le temps presse ma fille, lorsque je ne serais plus... Dans l’armure Maraudeur, tu trouveras un journal écrit de ma main... Prend le !” en l'invitant de la main à y aller de suite.

La jeune Fyros regarde l’armure en fronçant les sourcils. Sursautant lorsque sa mère crie : “MAINTENANT !!” Elle connaissait ce ton autoritaire qui ne laissait place à aucune possibilité de dire non, elle se lève et se dirige vers l’armure tandis que sa mère continue :

“Tous les jours j’ai écrit dans ce journal, toutes mes rencontres, amis, ennemis, chasses... Tous les signes que Ma-duk m’a envoyé et que j’ai su voir... Tout.. Attendez !!... Laissez moi encore quelques instants.. Elle doit comprendre !”

La jeune Fyros se retourne vers sa mère se demandant qui avait bien pu entrer dans la pièce sans qu’elle l’entende. Mais elles étaient seules. Sa mère regardait encore une fois vers le plafond. La folie l’avait-elle gagnée au point qu’elle délirait ? Elle laissa l’armure et revint vers sa mère. Qui se tourna vers elle, le regard fou.

“Promets que tu liras le journal.. PROMETS VITE !!”

La jeune Fyros n’eut que le temps d’ouvrir la bouche pour tenter de calmer sa mère qu’une lumière bleutée irradie la pièce. Se protégeant les yeux, elle recule ne comprenant pas ce qui se passe. Cela ne dure que quelques secondes et quand la pénombre revient, elle constate avec horreur que sa mère n’est plus.

Seule reste les affaires qu’elle portait, son corps a totalement disparu. Cherchant du regard dans la pièce sa mère, elle constate que s’élevant dans les airs de minuscules particules bleutées se dirigent vers elle. A côté, les prêtres Kamis se mettent à entonner une complainte qui parle d’illumination, de Ma-Duk... Les particules tournent un moment autour de la jeune Fyros qui ressent et se laisse aller à l’Amour de sa mère. Puis comme par magie, les particules explosent l’une après l’autre et disparaissent. Se laissant inonder de chagrin, la Fyros pleure assise sur le lit vide, en tenant la dernière tunique encore chaude de l’odeur de sa mère. Relevant la tête elle voit l’armure maraudeur, se lève et en sort le journal de sa mère. Passant sa main sur la reliure écorné, elle sourit, reconnaissant le ruban rouge qui maintien fermé le journal. Regardant vers le plafond, elle dit :

“Je te le promet..”

Edited 12 times | Last edited by Malicia (1 decade ago)

---

~~ "Sans Lumière les Ténèbres règnent.. Que les Sentinelles illuminent Atys.. !" ~~

#2 [fr] 

2- L’éveil

/****
Notre destinée est-elle conditionnée par le tout premier instant de notre vie, ce moment où nous aspirons notre première goulée d’air frais, et poussons notre premier cri tandis que nous posons notre regard sur le monde qui nous entoure ? Si tel est le cas, ma vie ne sera alors que larmes, morts et désolation !
****/

C’est par ces mots que débutait le journal de Malicia. Sa fille assise à l’ombre d’un tamarinier leva les yeux vers le désert, se demandant ce qu’elle allait trouver dans les pages de celui-ci. Elle était restée à Pyr, se donnant le temps d’accepter la disparition de sa mère. Il lui avait fallut quelques jours avant d‘ouvrir le journal et comme pour se donner du courage, elle avait choisit l’endroit où sa mère aimait se ressourcer et méditer. Un endroit calme, au cœur du désert, un peu à l’est de Pyr, une petite dune où trônait une tour de garde et deux tamariniers qui offraient assez d’ombre pour y rester des heures, et où l’on pouvait voir aux alentours avant d‘être vu. Elle reprit sa lecture.

/****
Pour le peu que je m’en souvienne tout débuta par un grondement sourd. Mon esprit était embrumé, je n’entendais rien mis à part un bourdonnement incessant. Mes yeux prirent un certain temps pour s’acclimater à la lumière ambiante qui n’était pas vive. Ma respiration était saccadée, et je tenais quelque chose dans la main droite. Petit à petit tout se calma et tout ce qui m’entourait prit forme. Des arbres, une végétation dense, des insectes qui voletaient, et une masse brune gigantesque qui me dominait. Il me fallut un peu de temps pour mieux distinguer les 6 pattes et ce qui semblait être une tête plate énorme, je reculais par réflexe ou peur, cherchant rapidement du regard un endroit où fuir. Je sentis et vis tomber devant moi deux énormes dards, qui manquèrent de m’empaler. Instinctivement je frappais et pu constater que j’étais armée d’une dague. Mon coup porta sur les dards et firent reculer un moment le monstre. Je ne sais comment mais je réussis à mettre de côté ma peur, et mon envie de fuir, pour faire face, alors que les larmes coulaient sur mes joues.

Le monstre sembla me regarder un moment surpris par ma volonté, et je mis à profit cet instant, sans comprendre, je fonçais tête baissée sous le monstre et lui planta la dague dans ce qui je le découvrirai plus tard, est son point faible. Il se mit à hurler, un hurlement rauque qui fit trembler les arbres alentours et qui emplit mon esprit. Un liquide chaud, visqueux coula sur moi tandis qu’il se débattait contre la douleur et la mort. Il tomba à la renverse ses pattes tentant de me lacérer une dernière fois dans un soubresaut. Je reculais, regardant cette masse inerte, et m'essuya le visage. Par impudence je lui crachais dessus. L’odeur était infecte et je vomis. Je n’eus pas le temps de me retourner en entendant un craquement de branches derrière moi, et je sentis dans mon dos quelque chose s’enfoncer dans mon épaule. Je me sentis soulevée de terre, et je fis un demi-tour dans les airs, alors que mes mains tentais d’accrocher ce qui s’était planté dans mon épaule. Et je le vis... Mon esprit s’embruma de nouveau et se sentit la fin venir, l’envie de ne plus combattre, de pouvoir enfin dormir... Je souris.

“Vous êtes réveillée !?!” La voix était celle d’un homme grave mais amicale. Elle provenait de ma droite, je tournais péniblement la tête vers celle-ci. A cette question qui ne semblait pas en être une, je répondis péniblement tandis que mon épaule me rappelle à l’ordre :

“Où.. Où suis-je ?”

“Silan ! Je vous ai trouvé en mauvaise posture avec le Kirosta, et après vous avoir... Soigné... Nous avons pris la route pour le camp de réfugié... “ L’homme s’approcha de moi, je pu constater qu’il portait une armure de couleur verte et qu’il était en alerte, scrutant les alentours. Regardant vers le ciel, je perçus le soleil au travers des branchages. Le Rangers s’agenouilla et posa le plat de sa main sur mon front.

“La fièvre semble être tombée ! Quand à votre épaule, elle sera moins douloureuse dans quelques jours. Vous conserverez tout de même une cicatrice.” Il posa un regard interrogatif sur moi, et je détournais le regard, il en profita pour se présenter. Voulant lui témoigner ma gratitude, je dis :

“Je.. Je m’appelle... “ Je fronçais les sourcils, et fis appel à ma mémoire, mais rien, je tentais de me souvenir de choses évidentes, mon nom... Mes parents ? Mes amis ? Mon âge ? Mais rien ne vint, mon seul souvenir étant la bataille avec les monstres.

“Je.. Ne sais plus... “ En le regardant angoissée. Il tenta de me calmer en m’expliquant que cela reviendrai dans quelques jours. Mais que pour l’heure nous devions partir. Il m’aida à me relever et nous prime la route pour le camp de réfugié. Il courut tout du long, s’arrêtant par moment pour m’attendre, je fis comme je pu pour tenir le rythme, grimaçant quand il ne me regardait pas, essuyant la sueur qui perlait sur mon front lorsqu’il partait en reconnaissance. Et après quelques heures d’une course effrénée, nous arrivâmes. Il m’indiqua les personnes à voir dans le camp, et me dit avant de partir :

“Aller dans le repère du Kirosta n’est pas une mince affaire. La prochaine fois... Prenez vos précautions ! A votre service... ” Il me salua en s’inclinant et je lui rendis son salut. Il s’enfonça dans les bois et disparut de ma vue. Bien plus tard, j’ai cru le voir passer dans les bois de Silan, mais son agilité et sa connaissance de Silan firent que jamais je ne pu le rattraper, ni le suivre. Tous le connaissait sous le nom de Kabepo.

Je restais durant plus de sept jours sans sortir des limites du camp. Je tentais de me souvenir de quelque chose, je regardais chaque réfugiés, chaque entraîneurs, espérant que l’un d’entre eux pourrait me dire quelque chose sur moi. Mais rien, j’appris juste que mes traits physiques était Fyros. Comme tous les jours, je scrutais chaque visage, chaque personne qui passait à mes côtés. Quand une voix nasillarde mêlée de cliquetis étranges me fit me retourner :

“Bzzz. Bzzz.. Pour trouver des réponses, chercher il faut ! Bzzz...”

Le petit être que j’avais déjà vu au loin était prêt de moi et me regardait avec ses grands yeux. Il s’éloigna aussi rapidement qu’il était venu en dodelinant, mais ses paroles résonnèrent dans mon esprit. La nuit vint et dans ma tente je ne trouvais pas le sommeil, tournant sur le flanc droit, le gauche, me mettant sur le ventre, je ne cessais de repenser à cet être mystérieux. Je ne dormis pas de la nuit et aux premières lueurs du jour, je quittais ma tente pour aller le trouver, lui aurait peut-être des réponses. En passant devant Chiang le chef Rangers, il m’interpella, me retournant je le regardais en souriant :

“Eh.. toi.. Oui toi, qui me regarde aussi malicieusement ! Comment te nommes-tu ?”

Je ne réfléchis pas et répondit simplement : “...Malicia !”

Il me demanda de l’aider, une petite mission qui me permettrai de me vêtir. Sans savoir pourquoi, j’acceptais. Après cette première mission, d’autres suivirent. Rangers, magie, forage, chasse, combat.. Tout y passa, j’acquis de l’expérience, mais ne recouvris pas la mémoire. Les journées passaient tellement vite que je n’avais jamais un moment pour aller trouver le petit être. Le temps passa et je m’étais habituée, j’étais Malicia, apprentie magicienne, et cela m’allait bien. Je mettais à profit mon expérience pour les réfugiés qui le souhaitaient, je les soignais où les aidaient du mieux que je pouvais, je remplissais des missions pour Chiang, tuant sans vergogne les bandits qu’il m’indiquait. Je pu également constater les effets de la Goo sur la nature et les animaux. De temps en temps je repartais en forêt, m’enfonçant toujours plus loin, jusqu’à trouver ce passage après le lac, vers le repère des kipees et de mon ennemi Le Kirosta. Le soir je discutais avec d’autres réfugiés, qui m’enseignèrent l’histoire d’Atys, des Kamis, de la Karavan. Doucement je commençais à m'intéresser à tout ceci. Et c’est lors d’une mission où je devais enquêter sur des arracheurs de Goo, que je pris une décision radicale. A mon retour, je fis mon rapport comme à l'accoutumé, et on m’envoya en parler aux différents chefs du camp. La réaction de la femme Matis, me révolta. Elle essaya d’acheter mon silence et me demanda de laisser faire ses compatriotes. Bien entendu je n’en fis rien, et me tournais définitivement vers la défense d’Atys.

Puis vint le jour de la revanche. J’avais retardée ce moment, jusqu’à une demande de Chiang. faire en sorte de retarder l’avance des kipees, en barrant la route au Kirosta. Je n’avais pas peur de la mort, et retrouver ce vieil ennemi que je n’avais cesser de surveiller de loin, me fis plaisir. Sur la route je rencontrais d’autres réfugiés qui comme moi aidaient Chiang et les Rangers. La bataille fut rude, et sans l’intervention quasi divine des Rangers au moment le plus critique, je ne serais sûrement pas là. Le Kirosta fut défait. Au retour, j’avais l’intention de ne pas quitter Silan, d’entrer au service des Rangers et d’aider, il y avait tant à faire ici. Et que pourrais-je faire ailleurs ? Au moins ici j’avais le sentiment de servir. Ma décision prise, j’allais donc vers Chiang pour m’enrôler quand, une fois de plus et au moment où je ne m’y attendais le moins :

“Bzzz. Bzzz.. Ton temps ici est révolu, Malicia.. Sur le continent des réponses tu trouveras.. Bzzz...”

Je fis demi-tour et le Kami me proposa de me téléporter à Pyr la capitale de mes ancêtres. Le mot ancêtre réveilla en moi l’envie de me découvrir, de savoir qui j’étais. Je ne pu que répondre “... Oui allons-y !”

Pendant quelques secondes rien ne se passa, puis un bourdonnement se fit dans mon esprit, tandis que la voix du Kami s’éteignait au loin : “Bzzzz... Que Ma-duk sur toi veille Bz..”. A ce moment précis j’eus peur que tout recommence, que je me réveille à nouveau sans aucun souvenirs. Mon cœur s’emballa et je répétais inlassablement “Malicia. Malicia.. Malicia...”

“MALICIA !!!”

Quand j’ouvris les yeux en hurlant mon prénom, j’étais devant la porte Est de Pyr, des flammes en protégeaient l’entrée. Les gardes de Pyr s’étaient arrêtés dans leur ronde et me regardaient, me prenant pour une folle ayant soit trop abusée de la Shooki locale ou ayant prit un coup de soleil. Ici, il faisait chaud, très chaud, alors que sur Silan, la température était supportable et où on trouvait assez de coin d’ombres pour s’allonger dans l’herbe pour rêvasser, j’avais ici du mal à respirer. Il me fallut quelques minutes pour que mon corp s’habitue ou se réhabitue. Durant ces minutes je me tâtais, je n’avais rien perdu durant la téléportation (toujours deux bras, deux jambes..). Ma tenue verte de Rangers, qui faisait toute ma fierté sur Silan, semblait ici faire sourire. Dans le même temps je me remémorais mes mois au camps de réfugié, tous mes souvenirs étaient intact. C’est à ce moment que je me promis de tenir un journal qui me permettrait en cas de rechute, d’avoir des écrits qui expliquerait à cette sombre inconnue que je serais redevenue qui j’étais, ou plutôt ce que j’avais fait...

Faisant un tour d’horizon, je ne vis que du sable. Des dunes de sable. A mon grand désespoir, aucun souvenirs ne ressurgit. Respirant un grand coup, j’entrais donc d’un pas fier dans Pyr, les Homins se croisaient, il y avait ici une activité bien plus effrénée que sur Silan...
****/

La fille de Malicia referma le livre, la nuit tombait et elle n’avait rien pour s’éclairer, elle décida de rentrer, consciente maintenant que ce qu’elle tenait entre les mains n’était pas qu’un simple journal, mais avait été durant toute la vie de sa mère une bouée.

Edited 9 times | Last edited by Malicia (1 decade ago)

---

~~ "Sans Lumière les Ténèbres règnent.. Que les Sentinelles illuminent Atys.. !" ~~

#3 [fr] 

/****
3- Pyr

Il n’y a pas de mots pour décrire Pyr. Pour moi c’est La ville d’Atys, c’est d’ailleurs la seule ville avec des ruelles, des bâtiments en dur. Une ville qui ne ressemble pas à un camps de réfugiés remonté à la va-vite. Le contraste entre la chaleur quasi oppressante du désert et la fraîcheur de cette ville est saisissante. Il fait bon s’y ressourcer. D’ailleurs, certains bâtiments recèlent de belle surprises. Les bains chauds étant un endroit des plus délicieux et relaxant après une journée dans le désert. Le bar a toujours été pittoresque et plein de vie, la forge bruyante et le Palais Impérial majestueux.

Mon entrée dans la ville fut des plus banale, j’ai arpentée durant de longues heures les rues, m’y perdant avec délectation, telle une enfant dans un magasin, je regardais tout et touchais à tout. Je découvrais la ville, le brouhaha des marchés, le monde qui se croise, se salue ou s’invective dans une bonne humeur toute fyros. J’ai dû passer et repasser je ne sais combien de fois devant les mêmes échoppes, m’y arrêtant, jaugeant des armes, armures, bijoux ou autres. Les marchands m’alpaguant au début d’un œil avide aux prochaines affaires qu’ils feraient. Mais une fois mon troisième passage effectué, je ne les intéressais déjà plus. Il faut dire que ma bourse était loin d’être des plus fournie. Par la suite j’ai, comme beaucoup, achetée une carte de la région et discutée longuement avec la guide touristique. Par chance ou par pitié elle me renseigna sur qui aller trouver, pour obtenir un petit emploi.

Le désert... J’ai toujours cru qu’il serait aisé ou que j’’étais assez armée pour l’affronter seule. Et si je pouvais retourner sur Silan, j’exposerai une requête légitime aux Rangers : Fournir une armure lourde pour les réfugiés qui partiraient vers Pyr. J’ai eu la chance de visiter les autres capitales, et je n’ai jamais remarquée une telle proximité des prédateurs. A peine sortie de la ville, les Gingos vous attendent, se délectant du prochain festin que sera votre carcasse pourrissant au soleil. Et si par un heureux hasard, ou devrais-je dire par malheur, vous leur échappiez et vous mettiez à courir... Dans le mauvais sens.. Les Goaris eux se chargeraient de vous en un rien de temps... C’est à peu près ce qui m’est arrivée durant mes premiers jours à Pyr. J’ai du mourir au moins une centaine de fois, et sans la graine de vie, je serai sûrement dans l’estomac d’un prédateur.

Une fois mon premier apprentissage du désert acquis, car il faut l’avouer, on apprends tous les jours du désert, j’ai commencée à faire comme sur Silan. Remplir des missions pour devenir Patriote, me sentant proche de ma race et de mes frères Fyros ou plutôt essayant de retrouver ainsi une cohérence dans un passé, une vie que je ne connaissais pas. Et naturellement, les Kamis m’appelèrent. Passant chaque jour devant l'autel, je commençais à m'intéresser véritablement à cette religion. Petit à petit, je remplissais mon devoir kami, faisant offrande de viande de kipee, ou remplissant quelques missions.

Tout ceci me permis de m’acheter mon premier mektoub. J’en étais tellement fière que le premier jour je fis sûrement la plus grosse bêtise qu’il m’eut été donnée de faire. Le marchand venait à peine de me tendre les rênes que je montais sur la bête. Elle était docile et répondait doucement à mes sollicitations. Je commençais donc par le faire marcher au pas, m’assurant de ma propre stabilité sur son dos. Puis l’assurance venant, je le fis trotter, puis galoper. Nous primes rapidement de la vitesse et Pyr s’effaçait derrière moi. Le vent chaud fouettait mon visage. J’avais toujours souhaitée aller plus loin dans le désert depuis mon arrivée. Ce mektoub me permettrait sûrement de le faire. Du moins c’était ce que je pensais. Sans savoir où je me rendais, je m’enfonçais, passant de dunes en dunes. Je souriais insouciante, et alors que mon mektoub ralentissait au détour d’une dune, nous tombâmes sur un nid de Goaris. Ils ne me laissèrent aucune chance. Je me réveillais à Pyr. Mon mektoub lui était resté au milieu des Goaris. Par chance ils ne lui firent rien. Je me mis donc en quête de le récupérer, il me fallut plusieurs tentatives, et plusieurs jours pour y arriver. Depuis ce jour mes explorations se font sans mon mektoub.

4 - Les Sabliers Homins du Profane

4.1 - Laury

Ma rencontre avec les Sabliers fut des plus inattendue, avec le recul je dirais que Ma Duk les avait mis sur ma route, ou plutôt fit que je rencontra Laury. A cette époque je faisais toutes mes missions seules et quand il m’arrivait de décéder, je ne demandais aucuns soins, usant ma graine de vie. Habitude tenace qui me suivra longtemps. J’ai toujours été solitaire dans l’âme. La peur de déranger sûrement. Toujours est-il qu’à force de remplir des missions de çi de là, mes compétences en magie dépassèrent les possibilités de mes amplificateurs magiques. Je me mis donc en quête de nouveaux amplificateurs plus adaptés. Et il est quasiment impossible d’en trouver en vente à Pyr. A croire qu’aucun Fyros n’est un féru de magie. Je passais et repassais donc dans les rues, passant chez chaque marchands pour en trouver, mais rien. Après plusieurs passage ma patience me fit défaut et j’avouerai qu’un cri de colère m’échappa alors que je passais devant l’Autel kami.

“Puis-je vous être utile, jeune homine ?”

Je regardais vers la voix et vit le maître kami. Je m’approchais et une femme se releva derrière lui. je n’avais pas pu la voir à cause du soleil qui m’éblouissait, mais c’était bien elle qui venait de me poser cette question. Pour une fois, je sortis de ma réserve et répondit que je cherchais des amplificateurs. Je n’attendais rien de plus qu’une indication, mais Laury elle s’approcha de moi, regarda mes amplis et me questionna sur mon niveau. Elle me demanda de la suivre. Je pensais qu’elle allait me montrer le vendeur, je la suivis donc. Elle entra dans un immeuble en me demandant de l’attendre, ce que je fis. Quelques minutes plus tard elle ressortit avec une paire d’amplificateurs qu’elle me tendit. Je refusait ou lui demandait le prix qu’elle en souhaitait, mais elle fit un simple non de la tête. je fus touchée par tant de gentillesse, par cette possibilité qu’on puisse donner sans rien attendre en retour. Je pris donc ces amplificateurs et ce fut le début avec les Sabliers. Après quelques jours je la revis, puis nous nous mimes à chasser ensemble. Elle me présenta sa Guilde aussi bien au sens de ce que sa Guilde faisait, que des membres qui la composait. J’appris plus en quelques jours de chasse où je ne faisais rien d’autre que de suivre le groupe qu’en plusieurs mois à arpenter le désert seule. J’apportais mes maigres soins aux Sabliers, et j’apprenais, à me déplacer, à éviter les prédateurs, les reconnaître de loin ou simplement la chasse en groupe.

Un soir ils m’invitèrent à une opération de conquête de Hall. Et bien que le moment était à la guerre, ils me prirent sous leurs ailes, me protégeant des coups des gardes qui affluaient pour défendre leurs positions. C’est lors de cette opération que je vis pour la première fois et sans le savoir les principaux acteurs de ma vie future et pris conscience de la force que nous pouvions représenter.

C’est ce soir là, après une cérémonie solennelle et intimidante, dont je ne dévoilerai pas les détails, que j’entrais au service des Sabliers Homins du Profane. La seule chose que je dirais au sujet de cette cérémonie sera que pour fêter dignement cela, nous avons fait le tour de Pyr nus comme des vers en riant, et avons terminés au bar de Pyr...
****/

Edited 3 times | Last edited by Malicia (1 decade ago)

---

~~ "Sans Lumière les Ténèbres règnent.. Que les Sentinelles illuminent Atys.. !" ~~

#4 [fr] 

4.2 Les Sabliers

La fille de Malicia se réveilla en sursaut. Ouvrant les yeux elle se rendit compte qu’elle s’était endormie. Le clapotis des vagues, la chaleur du soleil, la fatigue et le verre de shooki en était sûrement la cause. Adossée sur l’un des pontons de Fairhaven, les pieds dans l’eau, elle avait commencée sa lecture avant de sombrer dans un sommeil profond. Sommeil qui fût agrémenté de rêves étranges où sa mère combattait des dragons, des soldats aux armures noires et où elle disparaissait dans un halo de lumière. S’étirant doucement, elle fit craquer son dos puis bailla, émergeant doucement. Contemplant le journal de sa mère un instant, sa reliure noire était encore intacte malgré les années, ici et là le temps avait laissé des traces visibles, la couleur sombre de la couverture par endroit virait au gris. Elle imagina sa mère prendre religieusement le recueil, en caresser la couverture, l’ouvrir, se relire peut-être, souriant à ce qu’elle avait inscrit et enfin trouver la prochaine page blanche où elle inscrirait ses mémoires, se replongeant dans ce qu’elle avait de plus précieux et vitale pour elle... Ses souvenirs.

Elle n’avait pas pensé un moment qu’elle découvrirait ou plutôt redécouvrirait sa mère à travers ce livre. Pourtant l’image qui lui restait d’elle : une kami sévère, impitoyable et qui semblait toujours savoir quoi faire et quand le faire, s'étiolait petit à petit pour laisser place à une toute autre personne, bien différente et bien plus proche d’une Homine que de la grande prêtresse Kami. Ce livre lui révélait une autre facette de sa mère. Facette qui la touchait et l’attristait en même temps, car elle aurait préférée que sa mère lui permette de la découvrir de son vivant et d’en profiter.

Reprenant l’ouvrage elle en retira le ruban rouge qu’elle regarda un moment. Bien que fermement maintenu entre ses doigts, le bout non maintenu s’envole légèrement, jouant avec les alizés. Montant puis descendant tel un mini cerf-volant qu’elle tiendrait entre ses doigts fins. Elle le regarda, comprenant rapidement qu’il ne s’agissait pas d’un vrai ruban mais bien d’un bout de tunique découpé, recousu avec soin afin d’en faire un long ruban. Elle le plaça dans sa poche pour ne pas le perdre, ne comprenant pas l’histoire de ce ruban ni s’il avait une signification pour sa mère. A force de lire le journal de Malicia, elle comprenait au fur et à mesure que rien n’avait jamais été laissé au hasard par sa mère... Elle ne l’aurait pas permis.

“Peut-être un souvenir d’une tunique rouge, d’une armure fyros qui lui aurait appartenu ?” Murmure-t’elle avant de replonger dans la vie de sa mère...

/***
Bien avant de continuer plus avant, je reviendrai un moment sur ma première opération, ma première participation à une guerre de territoire. Depuis quelques temps, je sentais la fébrilité au sein des Sabliers. N’en étant pas encore, je fus néanmoins informée de ce qui se tramait, ce qui me rassura sur ce qu’on pouvait penser de ma fiabilité. Chacun se préparant à sa façon au grand jour, à cette bataille. Pourtant le plus grand secret entourait cette opération. Qui allait être là, quels alliés allaient répondre présent et en face combien seront-ils ? Seule Laury semblait sereine, à moins que ce ne fût une façon de nous rassurer. Pour ma part, je dois avouer qu’une excitation était bien présente, excitation mêlée d’appréhension. Serais-je à la hauteur. Mon expérience du combat était bien loin d’égaler les Sabliers, et je ne souhaitais pas les gêner. J’aurai pu décider de ne pas y aller, mais n’étant pas de nature couarde il me fallait apporter mon aide, ne serait-ce qu’en les soignant du mieux que je pourrais. Je n’étais pas encore Sabliers mais me sentais assez proche pour leur faire confiance. J’étais alors fière de montrer mon patriotisme fyros en arborant les symboles fyros ou encore de porter ma tunique de jeune Disciple Kami.

Le soir venu, c’est Cylver qui m’accompagna. Comme à son habitude, peu de place à la parole mais beaucoup d’actions. Nous fîmes le trajet d’un trait. Elle ne s’arrêta pas pour m’attendre, elle avançait vers son but, déjà dans son combat futur. Nous arrivâmes assez vite au hall déjà occupé par nos alliés, là elle me demanda de trouver un endroit d’y rester, de ne pas bouger et de ne surtout pas entrer en combat. Ce que je fis...

… Pas très longtemps je dois l’avouer.

Il ne me fallut que peu de temps pour aller faire un tour, ma curiosité l’emportant sur le principe de précaution, je m'aventurais donc à visiter l’endroit. Il y avait tellement de monde que je devais slalomer entre les homins et homines présents. L’ambiance était bonne enfant, et malgré ma nervosité, mon excitation, j’en arrivais même à oublier le pourquoi de notre présence ici. Parmi la foule je tentais de retrouver les Sabliers. Je regardais tout avec curiosité et parfois j’écoutais les conversations. Les blasons de guilde défilaient devant moi, je n’en reconnu aucun. Puis... Elles étaient là, assises en tailleur. Je fus stoppée net dans mon élan, tellement je fus surprise par leur aura. En armure blanche, elles étaient sublimes ! Même sur Silan, j’ai toujours trouvée les homines Zoraïs belles, élancées et pleine de charisme. A l’inverse de ma propre personne, que je trouve insignifiante et loin d’être belle. Je restais donc là comme une gourde à les admirer. Regardant chaque pièces de leur armure qui montraient des parties de leur corps sans vraiment dévoiler tout ou trop. Bien trop échancré à mon goût, mais qui leur allait tellement bien.

Quand une voix derrière moi : “Le Clan Sckinook...”

Me retournant je vis Laury, qui les salua respectueusement. Les regardant de nouveau, je les vis se lever et s‘incliner respectueusement elles aussi. J’en fis autant et dû lever la tête pour les regarder de nouveau. Elles me dépassais d’une tête et me regardais derrière leur masque. Mes joues s’empourprèrent, mais je ne pus détourner mon regard. Je sentis Laury qui me tirait par la manche, m’invitant à la suivre, ce que je fis, non sans regarder une dernière fois en arrière. Les Zoraïs, elles se remirent en position de méditation. Suivant Laury, celle-ci saluait et m’indiquait qui était qui, mais il y avait tellement de monde, et Laury semblait connaître chacun, qu’il m’était impossible de dire qui était là. Eclaireurs, Légions, Lunes... Tellement de noms de guilde ou de représentants de ces guildes, qu’il m’étaient impossible de tout retenir. Certains parlaient un langage qui m’était inconnu, mais tous étaient là pour les Sabliers...

Laury m’attira vers les bruits de combats dont elle prit part. Je voyais les gardes du hall revenir à la charge inlassablement, par vague. Chaque assauts étaient refoulés, mais ils revenaient dans une charge désespérée. Le combat n’était pas des plus héroïque, mais je regardais, scrutais chacun des participants. Pour essayer de comprendre ce qu’ils faisaient. Certains soignaient, d’autres attaquaient sans relâche avec leurs armes de poings, et les derniers rendaient les attaques des gardes inoffensives. Il y avait une sorte de cohésion, dans tout ce brouhaha. Chacun y avait sa place, chacun tenait son rôle.

Sur la gauche, je vis Faenor (mon parrain au Sabliers) qui était avec sa douce Ise. C’est avec lui que j’avais fais tout mon parcours initiatique pour intégrer les Sabliers. Nous étions partis plus d’une fois en chasses et explorations, et j’appréciais la compagnie de celui que je nommais amicalement Faé. Quand à Ise, je la trouvais tellement rafraîchissante, sa gaieté, sa spontanéité.. J’aimais les deux. Et comme une cassure répétitive et déjà tracée sur la courbe de ma destinée, Faé quitta la Guilde quelques temps après mon intégration, et je n’ai plus eu de ses nouvelles. Je l’ai croisée quelques fois à Pyr, en coup de vent. J’aurai aimé pouvoir le remercier pour toute l’attention qu’ils m’avaient portés lui et Ise. Mais qu’on on est une louve solitaire, il est difficile d’échapper à sa nature... Et parfois la peur de déranger nous pousse à ne rien faire, ne pas communiquer.

Après quelques combats acharnés, Laury m’amena vers un individu, qui me laissa un souvenir cuisant et douloureux : Iluminight. Cet homin est l’incarnation du Guerrier : fort, sûr de lui, bravard.. Mais qui s’ennuie ! C’est à ce moment également que je découvris que Cylver avait elle aussi une faille. Faille que nous connaissons toutes, nous homine : L’Amour. Tous se confrontèrent amicalement à ce Guerrier, et tous perirent. Quelques heures plus tard, le hall était conquis, chacun retournant à ses occupations. Pour moi ce fut mon entrée aux Sabliers.

A la fin de soirée, nous étions quelques Sabliers, et Iluminight a fêter mon intégration au bar de Pyr et la récente victoire. Quand un peu saoule je dois l’avouer j’ai écorchée son nom... La réponse fut des plus radicale, la seule chose dont je me souvienne c’est un grand vide dans mon esprit, et un hématome au niveau des côtes. On me raconta par la suite qu’Iluminight m’avait juste lancé un petit sort, en hurlant son nom, puis était partit... Je ne sais pas si je le reverrais dans le futur, mais si tel est le cas, je ferais attention.

AVB, Vulcayn, Cylver, Laury, Halkotest, Geneziz, Senshy, Faenor, Ogun et les autres connus ou inconnus, anciens Sabliers ou jeune recrue... Je ne pourrais jamais vous remercier assez où vous rendre tout ce que vous m’avez donné, tant au niveau de l’expérience, des conseils ou simplement de la bonne humeur dont vous avez fait preuve durant les longues nuits de chasse dans le désert. Mais quelque soit nos destinées, je serai toujours présente à votre appel.

Il y a aussi celui qui a fait chavirer mon esprit et mon coeur. Je ne sais pourquoi il m’attira presque instantanément, sa chevelure poivre et sel, son attitude vis à vis de moi, ne m’infantilisant pas, restant assez proche mais à distance. Solitaire, je n’aurai jamais pu lui déclarer ce que je ressentais ouvertement. Je tentais maladroitement d‘attirer son attention, l’appelant Messire ou lui tirant la langue en pleine assemblée Akenak. Mais rien n’y fit, je restais invisible à ses yeux. J'abandonnai donc l’idée même de lui dire ouvertement mes sentiments croissant, préférant me concentrer sur l’acquisition de nouvelles techniques de chasse.

4.3 Une Chasse inoubliable

La plus belle chasse et sûrement la plus inattendue que j’ai eu à vivre fût celle que je vais décrire. Nous étions à Pyr ce soir là, nous ennuyant ferme. Quand l’un de nous lança l’idée d’une chasse aux dés... Je ne peux hélas dévoiler les noms de mes 3 acolytes ou alcooliques, car je ne pense pas que les Officiers Supérieurs des Sabliers apprécient le jeu tellement il est stupide et dangereux, mais au combien divertissant. La répartition était équitable, autant d‘homins que qu’homines. Sans compter qu’Il était là ! Nous partirent donc en “Chasse”. Arrivés au Vide, on m’expliqua rapidement les règles. Assez simple du reste : Un jet de dé 10 faces, celui qui fait le moins bon chiffre retire une pièce d’armure et boit une goulée de Shooki... Puis nous attaquons un Kincher. Et ainsi de suite... Je suis incapable de dire qui gagna, d’ailleurs y a t’il un gagnant à ce jeu. Mais deux choses me restent :

D’une part j’ai passée un excellent moment plein de rires, d’excitation car attaquer un Kincher en petite tenue a un je ne sais quoi de dangereux, et au moment où les forces nous manquent et où l’équipe se fait décimer, voir quelques fyros courir à travers champs, les fesses à l’air est véritablement comique.

D’autre part un rapprochement s’est effectué avec l’Elu de mon cœur, il fut fugace et sans conséquence directe, mais alors que je venais de perdre au lancé de dés, il me proposa élégamment de m’aider à dénouer les lanières de mon armure. J’acceptais avec appréhension, fermant les yeux pour savourer ce moment... Magique. Ses mains touchèrent mon dos, et mon cœur se mit à battre plus fort, les papillons s’éveillèrent dans mon ventre, j’allais m’évanouir...

Ce fut l’unique fois où il se trouvait aussi près, où ses mains touchaient mon corps. La suite ?

Rien... Une fois tous pratiquement nus, et saouls, nous nous séparâmes heureux d’avoir passé une soirée ensemble à rire, boire et chasser. Cette nuit là, je m’endormis avec un grand sourire, rêvant de lui. Sourire qui s’effaça le lendemain matin, lorsque j’appris par les autres Sabliers qu’Il avait quitté la guilde sans un mot, ni un regard.

Encore une fois, je me sentis abandonnée et je décidais de me tourner vers ceux qui n’avaient jamais faillis et ne m’avaient jamais abandonné :

les Kamis...

***/

Edited 2 times | Last edited by Malicia (1 decade ago)

---

~~ "Sans Lumière les Ténèbres règnent.. Que les Sentinelles illuminent Atys.. !" ~~

#5 [fr] 

5 - My Immortal - (http://www.youtube.com/watch?v=5anLPw0Efmo)

/***
… Après son départ, sans m’en rendre compte, je commençais à retourner dans le désert. Plus loin, plus longtemps, je ne chassais plus avec les miens, je redevenais la louve solitaire. L’oasis d’Oflo devint mon antre, mon terrain de chasse de prédilection. Je continuais néanmoins à honorer les kamis et leur apporter toute mon aide.

Je faisais également quelques “incursions” en pays Zoraï, me faufilant quelques fois pour écouter les Bonzes disserter sur le kamisme. C’est durant cette période que je commençais à me sentir mal à l’aise, comme honteuse de certains comportements de mes frères kamis. Le manque de convictions ou de reconnaissances envers Ma Duk me laissait perplexe quand à leur foi profonde. Ne sachant pas encore comment aborder ces questions qui me dépassaient, et comme beaucoup d’entre nous, je fermais les yeux sur ces agissements, considérant que si Ma Duk laissait faire, c’est qu’il avait ses propres raisons.

Je m’étais plus qu’éloignée de la Guilde et alors que pour une fois je demandais de l’aide pour me ressusciter suite à une maladresse, un homin vint un peu tard à ma rescousse mais vint tout de même. Lorsque je le vis, une impression étrange de déjà-vu me prit. L’armure blanche et d’or me rappelait vaguement quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Je le scrutais, et encore abasourdie par le choc du combat récent, il se présenta. Son nom ne me disait rien, il n’arborait aucun signe de Guilde et pourtant, j'avais cette impression bizarre de le connaitre. Je le saluais et le remerciais de s’être déplacé pour rien et me mit à partir, quand il me posa une question assez simple. Je lui répondis sans me retourner quand, je ne saurai dire pourquoi mais avec le recul je pense que Ma Duk me susurra quelque chose à l’oreille tandis qu’une bise désertique se levait et que je partais. N’étant pas sûre et consciente que ma réponse avait été des plus cavalières, je revins vers lui pour lui demander des précisions sur sa demande. Sans comprendre pourquoi et après une discussion des plus sympathiques, j’accédais à sa demande de chasser ensemble.

Durant cette chasse aux timaris, je le regardais, quelque chose me gênait, son armure surtout me gênait, mais je n’osais lui demander, lui poser la question de savoir où il avait eu cette armure. Heureusement qu’il franchit le fossé qui nous séparait en me parlant des Sabliers qu’il avait connu. Piquée au vif par cette remarque, je le considérais donc comme un ancien Sabliers et le questionna à mon tour. Avec ambiguïté, il répondit à chacune de mes questions. Chaque réponses apportant une nouvelle énigme et une nouvelle question jusqu’à ce qu’il me dise :

“Tu as bien progressée depuis l’époque où j’étais Sabliers Malicia !”

M’arrêtant dans mon sort de soin, je le regardais, cherchant dans ma mémoire défaillante le souvenir de ce Diemzed. Mais rien ne vint, lorsque mon esprit s’éclaira. Et même si je ne pouvais le croire ou n’osait le croire, j’espérais au plus profond de moi qu’il s’agissait bien de lui...

A demi-mot, je l’appelais par le nom par lequel nous l’appelions tous autrefois. Il sourit et s’inclina. Sans chercher à cacher mes sentiments de joies je lui sautais au cou en hurlant son nom... Le relâchant je le poussais violemment et me mis à le houspiller pour sa conduite, le fait d’être parti sans rien dire, ne révélant rien de mes sentiments et de la peine que j’avais pu avoir. S’ensuivit une explication de sa part et le récit de ce qu’il avait fait depuis son départ. Je ne l’écoutais qu’à moitié, mes yeux scrutais chaque partie de son visage, me maudissant de ne pas l’avoir reconnu de suite. La journée s’étira avec douceur, et vint le moment de nous quitter, se promettant de se revoir.

Nous nous revîmes tous les jours, passant de longues heures ensemble à chasser ou discuter. Mes sentiments s’exacerbèrent, jusqu’au jour où sur une colline, nous fûmes assez proche pour nous embrasser. Je dois préciser que c’est à cette période, que Ma Duk m’envoyait des signes soit en songes où par l’entremise de simples choses comme des rencontres fortuites, des attitudes étranges d’animaux. Nous étions donc sur cette colline à chasser lorsque nos corps se touchèrent presque. Mu par une témérité que j’espérais depuis longtemps de sa part, il s’approcha assez pour que nos lèvres se touchent. Lorsqu’un varynx nous attaqua, stoppant net ce moment, qui aurait du être magique. C’est hélas toujours après coup que l’on se rend compte des choses. Inconsciente ou aveuglée par mon amour pour lui, je n’avais pas pris pas cette attaque pour un signe de Ma Duk, juste un “hasard” malheureux. Par la suite je comprendrais dans la douleur, qu’il n’existe pas de hasard en Atys.

Une fois le varynx vaincu, nous reprenions là où nous en étions resté. Ma vie reprit son cours, je continuais de chasser avec Diemzed, mais avec plus d’entrain, plus de joie et d‘envie. Alors que mes journées étaient emplis par la joie et le bonheur d’être avec lui, mes nuits étaient elles pleines de cauchemards, dont un qui revenait inlassablement. J’étais sur une colline en pays zoraï, à son sommet une statue kamis surplombant un autel en ruine. Agenouillée devant la statue, je m’élevais doucement du sol jusqu’à ce que mes pieds ne touchent plus terre. Les grands yeux du Kami représenté sur le totem étaient illuminés d’une lumière bleutée douce et terrifiante. Et une voix forte et caverneuse sortait de la statue de bois :

“Il est temps pour toi !...” Je m’élevais toujours dans les airs, terrorisée et regardant les yeux bleus de la statue.

“L’Ordre Sentinelle doit se réveiller.. Et par toi devenir mon bras vengeur !“

Je ne comprenais pas tout et m’inquiétais de mon sort.

“Par ma volonté tu as oubliée l’enfant gâtée que tu étais et une nouvelle occasion de me servir t’as été donnée. Il est maintenant temps !”

Puis je me réveillais terrifiée comme une enfant les nuits d’orage, ne me souvenant que de bribes de ce cauchemard. Quelques fois, le songe s'agrémentais de passages m’expliquant que je n’étais pas seule, que d’autres, comme moi attendaient le Signal pour se lever. Plus les jours passaient et plus je redoutais de devoir me coucher, chaque nuits, le même songe. Jusqu’à ce qu’une évidence s’impose à moi : Ma Duk attendait quelque chose de moi, mais je ne savais ni quoi, ni comment le satisfaire.

Avec Diemzed, tout allait bien, jusqu’au jour où il m’avoua son passé. Avant de me connaître il avait eu une vie, chose que je concevais. Déjà à cette époque j’estimais ne pas être en mesure de juger les actes des kamis et que seul Ma Duk en était capable. Sa vie passée m'intéressait, mais uniquement pour le connaître un peu plus et ce qu’il m’apprit ne m'inquiéta pas plus que cela, même si cela était plus que déplorable au niveau moral. Il avait entretnue une relation continue avec une homine qui était alors fiancée. Pour me rassurer, il m’assura que tout était fini entre elle et lui. Je lui répondit simplement :

“Quelques soit tes intentions, saches que si j’apprends ou soupçonne une tromperie, je te les coupe et les donne à becter aux vaynx..” Fanfaronnade de ma part, je l’aimais trop pour lui faire du mal... Enfin je le pensais.

Les jours suivants furent comme un songe éveillé, nous chassions, parlions peu lorsque nous étions seuls et isolés. Puis il décida, sûrement pour ou à cause de moi de revenir aux Sabliers. C’est à cette époque que la Lune Eternelle appela les kamis pour une attaque à Ginti. Le soir venu, dans le Hall de la Guilde nous étions quatre, nous préparant pour représenter notre guilde et faire notre devoir. J’indiquais à mes Frères et Soeurs Sabliers que je n’avais pas le Tp de Ginti. Sans comprendre je constatais qu’ils continuaient à parler sans prendre acte de ce que je venais de dire. Je m’approchais un peu plus, leur fit des signes... Ils ne me voyaient pas, étais-je devenu invisible à leurs yeux ? Ils vacquaient à leurs occupations sans se soucier de moi. Je sortis furieuse et me téleporta à Yrkanis, bien décidée à me rendre à cette opération même à pieds s’il le fallait. Ce que je fis !

J’étais à moins d’un kilomètre du lieu de rendez-vous quand un varynx m’attaqua sauvagement. Je tentais de fuir. En vain ! Au sol, prête à rendre le dernier souffle, le varynx mit sa gueule au dessus de mon visage, je sentais son haleine chaude, baveuse accompagnée une odeur de mort imminente. Levant mon bras pour tenter désespérément de me protéger, je vis ses yeux virer au bleu.. Et une voix sortit de lui..

“GINTI NE TE CONCERNE PAS !... IL EST TEMPS POUR TOI !! LEVES-TOI SENTINELLE !”

Je ne vis pas son coup de patte me tuer. Je ressuscitais en Yrkanis ébranlée non pas par ma mort, mais par le souvenir de cette voix qui m’avait appelée Sentinelle. Un titre qui éveillait en moi des souvenirs de gloire passée. Je laissais Yrkanis, pour me rendre à Pyr. Marchant sans véritable but dans la ville je me retrouvais devant le palais impérial. J’y entrais, dans le même temps, je renonçais aux Sabliers et déclarais la naissance d’une nouvelle Guilde :

Les Sentinelles.

Les jours qui suivirent furent des plus catastrophiques, Diemzed semblait ailleurs, comme préoccupé. Il avait du mal à accepter mon départ des Sabliers, ne comprenant pas ma volonté ou plutôt que je puisse être guidée soit disant par Ma Duk. Nos convictions ont toujours été différentes sur la religion. Lui était comme il me l’avait avoué un Opportuniste, cela ne me gênait pas tant qu’il acceptait mes convictions. Ses préoccupations étaient bien réelles, d’une part j’avais quittée les Sabliers pour me lancer dans la création d’un Ordre religieux, qu’il voyait peut-être comme une source de séparation... Mais Elle continuait, elle aussi, à lui causer des soucis. Le questionnant j’appris qu’elle continuait à lui envoyer des lettres, qu’elle tentait de reprendre contact. Ne souhaitant pas interférer dans sa vie, je le laissait donc gérer cette situation. Cachant mon inquiétude et ma hargne grandissante contre elle, je n’osais poser des questions, jusqu’à ce qu’un coup de sang me prit. Je lui demandais clairement qui était celle qui troublait ainsi notre bonheur. Il me donna son nom sans hésiter, que de suite je détestais. Il m’avoua également que durant son “autre” vie aux Sabliers il l’avait amenée chasser avec nous. Je cherchais dans mes souvenirs, et je revis ce jour en détail, devant elle j’avais maudit les karas, et elle avait rit.. Se jouant ainsi de moi, heureuse surement que je ne m’étais pas rendu compte de son appartenance que j'apprendrais quelques jours plus tard.

Les jours continuaient de s’égrainer doucement et nous nous enfoncions dans une situation des plus complexes et inextricables. J’avais décidée de chercher les TP Kamis en pays Matys et j’errais dans le pays Maudit, toutes leurs villes avec des noms “a...ae”, m'horripilaient, seules leurs armures me plaisaient ! C’est dans l’une de celles-ci que je la vis. Je reconnus instantanément son visage, sa prestance. Je l’interpellais cherchant à savoir si c’était vraiment elle... Une kara ! Une Diablesse sous un nom d’Ange ! Elle fit mine de ne pas me reconnaître, mais le regard de celle prise sur le fait, comme une enfant trouvée la main dans le sac, l’a trahie.. Je laissai tranquille la “catin” pour le moment et partis retrouver Diemzed sans attendre...

Il me confirma, pour notre plus grand malheur ce que j’avais vu plus tôt dans la journée. Elle était tout ce que moi, en tant que kami, se devait de détruire : une servante Kara ! Alors que je sentais le sol se dérober sous mes pieds, je crus entendre la voix du Géniteur me dire : Je t’ai envoyé des signes... Comprends maintenant ! A moins que mon esprit torturé ne me lançait cette pique pour que ma colère explose...

Et elle explosa, comme un barrage libérant un flot de colère !

J’eus des mots plus que durs envers lui, tant et si bien que je partis. Il me fallait réfléchir, méditer sur ce que je devais faire, me sentant trahie au plus profond de mon âme et ma chair. J'aurai surement acceptée beaucoup de choses mais le fait qu'elle soit kara était le summum pour moi et mes convictions.

Je le laissais seul... Ce fut la dernière fois que je vis “my immortal”...

***/

La fille de Malica leva les yeux du journal, abasourdie par ce qu’elle venait de lire. Doucement les pièces du puzzle qu’était sa propre mère commençaient à s'entremêler pour former une image. Elle comprenait maintenant que la haine qu’avait vouée toute sa vie sa mère pour les karas, était d’une part une conviction religieuse profonde mais également le fait d’une seule et même femme...

Last edited by Malicia (1 decade ago)

---

~~ "Sans Lumière les Ténèbres règnent.. Que les Sentinelles illuminent Atys.. !" ~~

#6 [fr] 

6 - La voie Sombre

Tandis qu’un léger souffle d’air chaud se lève sur Fairhaven, Elenah caresse la couverture de l’ouvrage. Ses doigts fins parcourant les nervures, elle le regarde avec tendresse. Dans un élan d’amour pour celle qui n’est plus, elle serre le précieux ouvrage contre son coeur en fermant les yeux. Les souvenirs de son enfance lui reviennent en mémoire, sa vie de bohème en pays Zoraï, les enseignements de sa mère, et leur fuite incessante. Malicia, sa mère toujours sur le qui-vive, interprétant chaque chute de feuille d’arbre pour un signe de Ma-Duk qui changera leur destinée. Leur errance dans les villages Zoraïs et les petites incursions nocturnes dans les différentes villes d’Atys... Sa mère lui “apprenant” à devenir une bonne kamis. De tout ceci ne reste que ce livre ainsi qu’une profonde amertume. La sensation que sa mère se comportait comme un animal traqué se fait plus forte et elle en vient à se demander pourquoi un tel comportement pour celle qui fut, selon les dires de ceux qu’Elenah a pu rencontrer, une véritable kamis.

Elle espérait que les réponses figurerait dans ce livre posthume, mais sait au plus profond d’elle que les réponses se trouveraient en cherchant, interrogeant, jouant de ses charmes, sa ruse ou de menaces s’il fallait.. Elle saurait. Regardant son reflet dans l’eau elle croit y voir sa propre mère, la ressemblance est troublante, les mêmes yeux verts, la chevelure noire et cette mèche dite de famille, bien que la sienne soit grisonnante, sa mère lui ayant dit que cela venait de son père. Père qu’elle n’a pas connu et dont sa mère ne lui a rien dit. Pourtant malgré cette ressemblance bien des choses les séparait. Sa mère avait écrit :”Notre destinée est-elle conditionnée par le tout premier instant de notre vie, ce moment où nous aspirons notre première goulée d’air frais, et poussons notre premier cri tandis que nous posons notre regard sur le monde qui nous entoure ?”.. Pour elle, ce fut une vie de paria, toujours à se cacher, à fuir cherchant le meilleur moyen de passer inaperçu, à ne manger que des restes laisser par les Opportunistes. Sa voie était toute tracée. Mais il n’en fut pas ainsi, alors qu’elle aurait pu durant toutes ces années emprunter la voie sombre, elle resta sur le chemin. Son amour pour sa mère et le profond respect qu’Elenah avait pour elle l’empêchait de bifurquer...

Elle ne priait plus depuis le jour où elle fut en âge de quitter la jungle pour découvrir Atys. Elle avait vu les kamis, pourceaux engraissés, imbus de leur pouvoir et de leur richesse. Ne connaissant le terme d’unité que quand il fallait défendre les maigres richesses que leur offrait gracieusement Atys, incapable de mener un combat autre que pour leur intérêt... Quand aux karas, ils profitaient de la lâcheté des kamis, sans pour autant aller au bout... Ils ne valaient pas mieux. Bien entendu elle en avait rencontrée des différents, certains étaient véritablement investis par leur foi, mais sa haine pour ces Dieux qui l’avait privée de sa mère et de son amour prenait toujours le pas.

Ma-Duk avait rendu sa mère folle et Jena avait attisée cette folie, à croire que les deux avaient jouée avec sa mère comme deux chats avec une souris. Par défiance, elle avait déjà crachée à la face de ces soi-disant dieux. Et quand les bonzes et prêtres des deux religions l’appelaient “Hérétique”, elle riait et leur jettait des sourires carnassiers en hurlant comme une folle : “Que ton dieu me foudroie sur place... Qu’il réponde à l’affront !” Elle attendait quelques instant en regardant le ciel puis riait de nouveau en dansant, triomphante. Beaucoup la croyait folle mais certains comprirent que sa folie n’était que feinte car en elle couvait les braises de la vengeance et de la haine. Mais aujourd’hui, alors que plus rien ne la retient... Les braises s’étaient rallumées et dans ses veines coulaient les flammes de la vengeance. La voie sombre et ses membres l’appelaient... Elle savait où et comment les trouver, elle connaissait leur façon de penser de voir et surtout savait et acceptait les concessions, les privations qu’il faudrait faire. Cela ne la changerait que peu de sa vie actuelle. Elle était prête ! Souriant pour la première fois depuis le décès, elle rouvre le livre et reprends sa lecture son esprit enfin soulagé de la décision qu’elle venait de prendre.

/****

Les jours qui suivirent, je n’eus aucune nouvelles de Diemzed, ma fureur contre lui était telle que je n’acceptais pas. Les jours passèrent et la colère passa, mais toujours pas de nouvelles de lui. L'inquiétude me gagna. Je fis des folies pour le trouver. J’allais aux différents endroits où nous allions ensemble, la colline de plénitude, le désert, les lacs... Je poussais même jusqu’aux mines dans le désert. Mais rien, je ne le vis pas et ne trouvais aucune trace de lui. Puis la jalousie prit la place à l’inquiètude. Il était sûrement retourné avec sa catin. Il n’est rien de pire qu’une femme jalouse, mais une Fyros jalouse, c’est... Incontrôlable ! J’arpentais le pays Matis en tout sens, espérant les trouver tout les deux batifolants et leur arracher le coeur. Par chance Ma-Duk veillait, car je ne trouvais ni l’un ni l’autre. Je n’ose penser à ce qui se serait passer si j’avais croisée l’Autre.

Sans nouvelles, sans traces de lui, je me fis une raison et arrêtait de le chercher. Ma vie solitaire repris. A cette époque les Sentinelles étaient peu officiellement, pourtant beaucoup de kamis vinrent à moi. Ils restèrent dans leur guildes respectives mais prêtèrent serments aux Sentinelles. Un réseau d’Infiltrés se mit en place. Et les premières informations m’arrivèrent. J’appris beaucoup de choses durant cette périodes. Qui faisait quoi, avec qui... Une carte des kamis se dessina petit à petit, je savais qui rencontrer, qui me mentait ou avait d’autres dessein et ce bien avant de les rencontrer. C’était un avantage certain, mais je n’eus pas le temps de l’utiliser à bon escient.

C’est une après midi, alors que je chassais le kipee du côté d’Oflovak que le premier vint à moi. Il m’apostropha, en me disant quelque chose comme “Ainsi c’est vous !” Et il s’asseya en me regardant. Cela me mit mal à l’aise. Son regard de feu, me troublait. Il me donna son nom Fyrenskaken. Après une discussion sur les kamis, je décidais de le mettre à l’épreuve. Les jours suivants, nous chassions ensemble, et faisions les missions que voulait bien nous donner les kamis. je l’observais, ses moindres gestes étaient étudiés. Saluait-il les kamis avant de leur parler, les remerciait-il ? Dépeceait-il les proies tuées ? Respectait-il les préceptes ? Le soir, je chargeais un des infiltrés de le suivre discrètement. J’étais devenue méfiante envers tous et me devait de faire attention.

Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre qu’il serait une Sentinelle. Encore une fois Ma-Duk avait veillé et l’avait mis sur mon chemin. Son intégration fut effectuée dans les règles de l’art Sentinelle. Et un soir de pleine lune il revêtit pour la première fois son blason Sentinelle. Après lui vint Iluminight. Je me souviendrais toujours de ce jour où alors que je n’étais encore qu’une Sablier Homin du Profane, il m’emmena dans le désert persuadé de me montrer un Temple kamis en plein désert. Après avoir marché durant quelques heures, nous arrivâmes à un emplacement vide de Temple. Sur le moment et parce que j’étais jeune, je me moquais ouvertement de lui, tandis qu’il tournait en rond prêt sûrement à soulever chaque grain de sable pour vérifier si le Temple n’était pas dessous en disant : “Mais il était là.. !”. Alors que je n’arrêtais pas de me moquer, il vit rouge et me provoqua en duel... La suite fut que j’alla au duel quelque jours plus tard, pour mon honneur. Je perdis forcément. Mais avec le recul, il apparaît qu’il avait raison. Ma-Duk lui avait sûrement envoyé en songe l’emplacement du Temple kamis qui serait quelques mois plus tard construit...

****/

Elenah referma le livre en soupirant. Elle en avait assez pour ce soir de ces soi-disant divination et son estomac criait famine.

Edited 2 times | Last edited by Elenah (1 decade ago)

#7 [fr] 

**** HRP : l'histoire qui suit a véritablement été jouée dans Ryzom. Malicia n'était pas du tout au courant de ce qui se tramait. ****

Le complot


Chapitre 1 - Place de l'autel kami à Pyr, Dua, Nivia 8, 2572 (JY) CA II

Le jour se lève sur Pyr alors que le sable du désert alentour exhale les derniers restes de la chaleur accumulée de la veille. La ville connait une effervescence inhabituelle, certainement l'imminence du combat qui se prépare à quelques lieues dans les bois brûlés.
Surviennent deux Homins...
Fyrenskaken dit :
- oren pyr malicia ! heureux de te revoir

Malicia répond à ce dernier, à qui elle souhaite rendre les honneurs pour sa toute récente promotion, sous le ton du sarcasme affectueux :
- oren pyr grand disciple

Mirtifurl, déjà debout depuis plus de deux heures, s'affaire autour de son étal.
A l'évocation du nom de Malicia, il ne peut s'empêcher de jeter un oeil à la Homine. Il est surpris de sa jeunesse et, dans un élan de compassion, lui, qui d'habitude, ne se mêle pas des affaires d'autrui, ne peut s'empêcher d'intervenir :
- malicia... c'est vous malicia !

Les deux sentinelles, perplexes, se tournent vers le Mirtifurl. Jusqu'à maintenant, ils avaient toujours eu l'impression d'être totalement anonymes. Et voilà que ce petit marchand interpelle Malicia...

Mirtifurl cligne légèrement des yeux, peut-être pour filtrer les rayons insinuants du soleil rasant ou peut-être est-ce l'expression consacrée qu'il arbore habituellement pour exprimer son scepticisme : qui pourrait en vouloir à une jeunette comme Malicia ?
Puis reprend :
- vous savez que vous faites l'objet d'un contrat ?

Les deux homins le fixent avec un regard d'incompréhension... Et Malicia d'interroger :
- un contrat ? que voulez-vous dire par contrat ?

Mirtifurl rétorque :
- je n'en sais pas tellement plus... vous savez... ce genre de rumeur, ça se colporte d'un homin à l'autre et ça a vite fait d'être déformé. mais je parierais que c'est encore un des contrats de mirlanfyr... en général, c'est lui qui s'occupe de recruter des exécutants pour mener à bien ce type de besognes.

Mirlanfyr... contrats... des souvenirs douloureux ressurgissent et assaillent Malicia qui se met à tressaillir et ne peut s'empêcher de prononcer le nom de son homin disparu dans de tragiques circonstances :
- diemzed !

#8 [fr] 

Je l'ai revu... grand, très grand même, bleu, dégingandé... malgré les années qui se sont écoulées, il était là, fidèle à l'image que j'en avais gardé.

Je n'ai pas pu m'empêcher de lui parler d'elle. Il est resté froid, distant... il m'a fait comprendre qu'une page avait été tournée et que je lui étais complètement insignifiant voire même que le fait que je m'adresse à lui l'indisposait.
Je me suis senti rabroué à tel point que j'ai senti sourdre en moi ce sentiment d'injustice mêlé de dégoût qui prête à vomir et que les souvenirs douloureux que je croyais définitivement enterrés sont revenus me hanter.

Dans l'état actuel des choses, l'idée de continuer le récit que j'avais commencé m'insupporte et jusqu'à nouvel ordre je m'y refuse.

Edited 2 times | Last edited by Fyrenskaken (1 decade ago)

#9 [fr] 

Le complot

Chapitre 2 - Aux abords de la forteresse du Canyon de Barker, quelques heures plus tard

Le soleil est déjà bien haut dans le ciel, lorsque les deux homins arrivent à l'approche de la forteresse du Canyon de Barker... dans leurs souvenirs, c'est généralement là qu'on peut y rencontrer Mirlanfyr. Le site, retiré de tout, semble avoir été déserté par les troupes de l'empereur ; les animaux eux même semblent avoir renoncé à l'investir. Ce sont certainement pour ces raisons que Mirlanfyr a choisi d'y exercer son activité.

Avant de quitter Pyr, Malicia et Fyrenskaken se sont brièvement entretenus et ont dressé un plan de bataille succinct : il a été convenu que la jeune Homine revêtirait une armure lourde avec un casque masquant complètement son visage, que tout deux se présenteraient à Mirlanfyr et, afin d'en savoir un peu plus, accepteraient le contrat.

N'ayant pas le pacte pour l'autel des mines de sciure, il leur a fallu emprunter au pas de course le chemin qui relie Pyr à l'avant-poste. Du fait de son manque de fréquentation, son tracé laisse à désirer et est jalonné de prédateurs tous plus redoutables les uns que les autres. Le trajet s'est passé sans anicroche, si ce n'est qu'un peu avant d'arriver à la ferme du Canyon Barker, ils sont tombés sur une horde de kinchers affamés qu'ils ont réussie, non sans mal, à laisser derrière eux : à plusieurs reprises, Fyrenskaken a dû relever Malicia, qui avait encore dû oublier de débrancher son aimant à kinchers et les attirait comme les mouches le sont par le miel.

Arrivés à la forteresse du Canyon de Barker, parmi les ruines, ils aperçoivent un abri de fortune qui, en principe, doit permettre de filtrer les rayons mordants du soleil et sous lequel se tient, assis, somnolent, un homin de forte corpulence. Ce dernier réalise tout d'un coup qu'il n'est plus seul et ne parvient à réprimer un sursaut en les voyant. Il leur jette un regard inquisiteur ; son regard s'attarde sur l'armure de bonne facture que porte Malicia et apprécie d'un oeil connaisseur, le potentiel qu'ils représentent pour ses affaires. S'inclinant en guise de bonjour, il finit par s'adresser à eux en ces termes :
- Mirlanfyr, pour vous servir... je suppose que vous êtes ici pour un contrat...

Sans le laisser finir, Malicia enchaîne dans un ton péremptoire :
- Oui, effectivement... je suis ici pour le contrat qui court sur Malicia... pourriez-vous nous donner un peu plus de renseignements ?

Mirlanfyr, lui jette un regard médusé... Ne parvenant à transpercer le casque qui masque les traits de Malicia, il se rabat sur Fyrenskaken dont le visage, après coup, ne lui semble plus complètement inconnu : Impossible de se souvenir ! Pourtant...

Ne laissant aucun répit au marchand de contrats, Malicia reprend :
- Quels sont les termes du contrat ?

Mirlanfyr la reconsidère et lui répond par une question, laissant transparaître une certaine suspicion dans sa voix :
- Que savez-vous du contrat sur Malicia ?

Malicia sans se laisser démonter :
- Ce sont les rumeurs qui circulent à Pyr... Je peux vous aider à la retrouver, moyennant rétribution.

Mirlanfyr :
- Dans cette affaire, je ne suis qu'un intermédiaire chargé de trouver un exécutant. Pour plus de précisions sur la teneur du contrat, vous devrez rencontrer Crochepatte...

Ce disant, il fouille dans son sac et en tire une dague frustre qu'il tend à Malicia. La jeune fyrette prend l'arme et la tourne dans ses mains. Après un bref examen, elle remarque sur la tranche de la lame, une inscription tellement grossière qu'elle n'a pu qu'être gravée à la hache à deux mains (hum... ne me demandez pas par quelle prouesse, l'orfèvre - si on peut le qualifier de tel - a pu arriver à ce réultat...) : "c'est à la mort que nous vous conduirons...".

Myrlanfir reprend :
- Présentez-vous seule...

Puis fixant avec insistance Fyrenskaken comme s'il s'adressait à lui :
- je dis bien... seule...

Le marchand considère à nouveau Malicia puis continue :
- présentez vous seule à crochepatte et donnez-lui l'arme. Vous le trouverez à Pyr dans l'appartement situé au dessus des bains.

Myrlanfir s'incline :
- Je vous souhaite de réussir... une fois votre contrat achevé, n'hésitez pas à revenir me...

Il n'a pas le temps d'achever que Malicia et Fyrenskaken se sont déjà inclinés pour le saluer et ont disparu dans un éclair crépitant. Les deux homins rejaillissent près de l'autel Kami à Pyr ; les paroles du marchand de contrats mélangées avec le zap fulgurant du téléporteur résonnent encore dans leurs oreilles.

Vite ! Maintenant... les bains...


Last edited by Fyrenskaken (1 decade ago)

#10 [fr] 

Le complot

Chapitre 3 - Les bains de Pyr

Crochepatte est un grand fyros brun au visage peu amène dont le regard torve ne nécessite pas d'être fin psychologue pour y lire un concentré de toutes les turpitudes du monde. Cela fait déjà plusieurs heures qu'il attend... qu'il attend patiemment que quelqu'un se manifeste enfin. L'idée de son chef de passer par Myrlanfir n'était peut-être pas si bonne en fin de compte : l'ajout d'intermédiaires induit forcément des risques et des délais supplémentaires.
Après s'être plus que méticuleusement curé les ongles avec sa longue dague effilée disproportionnée pour réaliser ce genre de tâche, il s'amuse à la lancer en l'air lui faisant faire nombre de tours sur elle-même et la rattrape avec adresse.
C'est à ce jeu qu'il se livre, lorsqu'entre une homine en armure lourde intégrale que seules les proéminences mammaires du corset permettent de sexuer. Il s'interrompt et lui jette un regard plein de défiance.

Une voix fluette s'élève hors de l'armure :
- Crochepatte ?

Lui, d'une voix bourrue :
- Tu lui veux quoi à Crochepatte ?

Elle fouille dans son sac, en tire la dague frustre que lui a remis Myrlanfir et la tend à Crochepatte, le manche tourné vers lui. Reconnaissant l'arme, le visage de Crochepatte s'éclaire d'un rictus peu engageant laissant transparaître des dents sales qui accentuent la répugnance naturelle qui émane de sa personne. Il s'en saisit avec brusquerie, fait tourner habilement la lame dans sa main de manière à y lire l'inscription qui a été gravée sur la tranche :
- Oui... et ?

Malicia de reprendre d'une voix assurée :
- Je suis ici pour le contrat... le contrat sur Malicia.

Fyrenskaken, qui depuis le début se tient tapi près de la porte, écoute attentivement ce qu'il se passe à l'intérieur, l'épée à la main, prêt à bondir à la moindre alerte.

Crochepatte enchaine :
- 100 000 dappers pour les frais généraux et 400 000 à livraison de la tête de Malicia. Si le contrat n'est pas honoré, les 100 000 dappers devront être remboursés.

Malicia, afin de donner une note de réalisme au rôle qu'elle interprète, tente une négociation :
- Ce n'est vraiment pas cher payé en regard des risques encourus et compte tenu du fait que je sais où la trouver... j'espérais le double et nous sommes loin du compte...

Crochepatte d'un ton tout d'abord intransigeant puis menaçant :
- C'est à prendre ou à laisser... soit tu acceptes... soit...

Fyrenskaken sentant la tension monter entre les deux homins assure sa prise sur l'épée et se tient prêt à faire irruption dans la pièce. Décidément, Malicia joue avec le feu !

Crochepatte n'a pas besoin d'achever sa phrase qu'aussitôt Malicia, sentant le vent tourner, conclut :
- C'est bon, c'est bon... j'accepte le contrat...

Crochepatte la regarde et pointant son index vers la tête de Malicia, d'un ton péremptoire :
- mais avant, montre-moi ton visage... je tiens à savoir à qui j'ai affaire.

Le sang de Malicia et de Fyrenskaken se fige dans leurs veines. Elle pense ne jamais avoir rencontré Crochepatte auparavant. Mais, malgré tout... sait-on jamais, s'il la connaissait...
A contre-coeur, elle s'exécute, détache son casque, l'enlève puis, redresse la tête fièrement et le fixe droit dans les yeux avec un air de défi.

Crochepatte détaille le visage de la fyrette pour conclure :
- j'ai la mémoire des visages... tu m'arnaques, je te tue !

La détermination qu'il y lit semble le convaincre, il tire de sa besace une bourse qu'il tend à Malicia et, d'un air satisfait, ajoute :
- tiens... une fois ta mission accomplie, retrouve-moi chez Lydix. Quant à moi, je file faire mon rapport. Et n'oublie pas... tu me trompes, je te tue !

Edited 2 times | Last edited by Fyrenskaken (1 decade ago)

#11 [fr] 

oren pyr homins,
Le texte qui suit m'a été remis par un Homin qui m'a prétendu s'appeler Fyrenskaken. Je vous le livre sans pouvoir accréditer, ni infirmer la véracité des faits qui y sont relatés. Je vous laisse seul juge...
Anuldital

Le complot

Chapitre 4 - La filature

Fyrenskaken a tout juste le temps de se glisser dans un recoin situé près de la porte que passent à quelques mètres de lui Crochepatte flanqué de Malicia. En tout cas, si le bandit a gagné quelque chose en jouant à la roue du hasard au bar de Lydix, ce n'est certainement pas un manuel de savoir vivre : au lieu de s'effacer galamment, pour céder le passage à la Fyrette, il a poussé la grossierté jusqu'à la bousculer sans ménagement afin de franchir le premier le pas de la porte.

Malicia adresse un signe furtif à Fyrenskaken, qu'elle devine caché dans la pénombre, l'invitant à la suivre ; ce que fait le Fyros, en restant à distance respectable. Il passe la porte menant vers l'extérieur pour buter dans la Homine qui se tient là, devant, immobile. Il regarde alentours et ne voyant pas Crochepatte, demande :
- Il est où ?
Malicia lui répond d'un ton impératif :
- Viens... vite... suis-moi !

Ils se mettent aussitôt en route et s'engouffrent dans le dédale des rues de Pyr. Au détour de l'une d'entre elles, ils aperçoivent au loin Crochepatte, qui, méfiant, jette des coups d'oeil suspicieux autour de lui avant de disparaître dans une transversale. Ils le prennent en filature en prenant garde de ne pas être aperçus de lui.

Quelques minutes plus tard, non sans avoir fait nombre de détours, et l'avoir perdu puis retrouvé à diverses reprises, ils arrivent à la sortie sud de Pyr. Après avoir scruté tout autour d'eux, ils distinguent, au loin, sur l'une des dunes, Crochepatte, qui n'est déjà plus qu'une petite tâche informe. Il est en train de se frayer un passage au travers des shookis éclos juste après la dernière saison des pluies.

Tous trois progressent d'un bon pas dans le désert, Crochepatte, en tête, suivi, une centaine de mètres plus loin par nos deux Homins. Le bandit semble s'être évertué à opter pour la difficulté et à rester à l'écart des routes qui même si le tracé laisse à désirer présentent l'avantage d'être moins sujettes aux agressions diverses et variées de l'environnement (elles ont l'inconvénient d'être plus communément empruntées par les voyageurs et ne permettent pas de garantir l'anonymat de ceux qui s'y aventurent).

Crochepatte a pris le soin de faire un grand crochet par le sud pour éviter l'autel kami d'Oflovak et a continué son chemin en longeant le couloir brûlé. La route est parsemée d'une faune hostile qui, au fur et à mesure qu'ils avancent vers l'ouest, devient de plus en plus redoutable. Leur progression lente et fastidieuse sous le soleil de plomb du désert est ponctuée par des arrêts pour livrer combat, ici contre un clopper, là contre un varynx ou un frahar. Crochepatte est fort occupé à se diriger dans ce milieu inhospitalier et la suspicion qui le faisait se retourner a cessé, facilitant la filature aux deux Homins.

Ils sont passés bien au sud du canyon des Tours Frahars qu'ils ont finies par perdre complètement de vue. Crochepatte semble maintenant se diriger vers le nord. Les nombreux prédateurs qui peuplent cette portion du désert l'obligent à faire nombre de détours et le suivre dans ces conditions ne s'avère pas être chose aisée. Plusieurs heures se sont écoulées, quand le trio arrive aux abords de Dyron ; Crochepatte devançant très largement Malicia et Fyrenskaken, s'engouffre dans le bar de la bourgade.

#12 [fr] 

Le complot

Chapitre 5 - Le commanditaire

Malicia se rue à la suite de Crochepatte, laissant Fyrenskaken sur place. Ce dernier n'a même pas le temps de la mettre en garde qu'elle a déjà disparu dans la taverne de l'Oasis. Il court à son tour pour la rattraper. Elle fouille du regard à la recherche du bandit... pas là ! Au centre du bar, elle voit un téléporteur, entre dedans pour reparaître dans une pièce circulaire qui dessert plusieurs alcôves. Elle en fait le tour et finit par apercevoir Crochepatte assis qui lui tourne le dos.

Il est en pleine discussion avec un Homin. C'est un Fyros châtain d'une trentaine d'années, aux traits délicats que toute compassion semble avoir fui. Son attitude, quoique courtoise vis à vis de son interlocuteur, ne laisse aucun doute sur le peu de considération qu'il a à son égard et le dégoût qu'il lui inspire. Il est vêtu d'une cape ample retenue par une broche aux motifs complexes que Malicia reconnaît immédiatement... il s'agit d'une distinction octroyée aux kamis ayant accédé à l'Illumination.

Elle prète l'oreille et parvient, malgré le brouhaha environnant, à saisir des bribes de leur conversation :
- ... bien, je vais pouvoir annoncer en haut-lieu que le cas Malicia est ... ... ... de nos jours, le fanatisme religieux représente un danger pour notre... .... ...

Elle s'avance vers eux d'un pas déterminé, tout en enlevant son casque lourd et, ne laissant ni à l'un ni à l'autre la possibilité de se ressaisir, s'adresse à eux d'une voix ferme et retentissante :
- Je suis Malicia...
Elle ajoute avec un rire sarcastique :
- Et... comme le prévoyait le contrat... je viens vous livrer... ma tête.

Entendant cela, Crochepatte, au comble de l'étonnement, fait volte face, et, reconnaissant effectivement la fyrette ne peut s'empêcher d'aboyer :
- Toi !

Son complice se lève et, sans un mot, sans chercher à en savoir plus, se précipite dans le téléporteur. Malicia se lance à sa poursuite et le voit disparaître par la porte qui donne sur l'extérieur de la taverne. Arrivée dehors, après quelques recherches, elle finit par l'apercevoir caché dans l'eau derrière un pilotis et se met à l'invectiver :
- Sors de là ou je te noie !

Ne voyant pas d'autre alternative, le Homin s'exécute et s'approche de la berge en nageant lentement. Il finit par prendre pieds et se dresse immobile à distance respectable de Malicia. Il la jauge d'un air de défi... puis... puis... disparaît dans un éclair.

uiWebPrevious1uiWebNext
 
Last visit Monday, 3 June 21:42:42 UTC
P_:

powered by ryzom-api