ROLEPLAY


Un chemin qu'il nous faut tous parcourir

              "...les ténèbres qui précèdent l'Illumination."

              Le serment des Guerriers Noirs de Ma-Duk


Oubliant Ranka un instant, Fey-Lin se jeta sur le corps disloqué de son bien-aimé, noyé dans son propre sang. Le masque défait, les amplificateurs encore fumants, elle pleurait et gémissait, enlaçant son époux, cherchant à lui insuffler le peu de sève qui lui restait d'un moaï désespéré. Pourquoi entre tous les jours de la création fallait-il que cela se passe ainsi aujourd'hui ? Les Kamis étaient loin, accaparés par les évènements. L'espoir que l'un d'eux intervienne maintenant était infime.
Les dernières paroles de Kai-Kyo avaient grandement perturbé Ki'yumé. Se dandinant sur place, celui-ci se frappait violemment le masque sans lâcher du regard le corps meurtri de son sauveur. Pourtant, face à lui s'avançait en désordre une horde grouillante chitineuse suivie d'un ouragan de poussière. Des Kinreys, des Kirostas, des Kipestas, des Kipuckas, tous des blanchâtres Kitins des Profondeurs, avançaient en grand nombre tels un mur de dards et de pinces, broyant tout sur son passage.
Plongeant ses yeux dans ceux de Kai-Kyo, Fey-Lin y lut un ordre impérieux. Elle ne voulait s'y résoudre, mais aucun moyen ne s'offrait à elle pour l'emmener. Kai-Kyo lui sourit tendrement et murmura
"Mata hu'ké, nu'o waso'rin suki" et son regard s'éteignit.
Le grondement sourd de milliers de pattes griffues écorchant l'écorce se mêlait aux cliquetis ignobles des mandibules affamées de chair homine. L'air était saturé d'effluves kitines, de senteurs d'acide. Alors que toute chance de survie semblait nulle, l'inexplicable arriva. Le maraudeur empoigna Fey-Lin et la mit debout, lui jetant l'enfant dans les bras, et la tourna vers la cité. Il lui hurla :


"Il vous faut vivre ! Pour Ki'atal, pour Kai-Kyo ! "

Fey-Lin bégaya quelques mots, serrant l'enfant en pleurs contre sa poitrine :

"Ki...Kiriga ? "

L'évidence rendait la question absurde, mais le simple fait de la poser changeait le désespoir en espoir, pour Ranka, pour elle, et pour la vie qui croîtrait en elle, ce dernier vestige de son bien-aimé.
Le guerrier Zoraï la poussa d'un geste agressif vers la cité, sans répondre. Il fit tourner sa lame lentement, se fendit en direction de l'Essaim et sourit.


"De nous deux, on verra bien qui est immortel !"

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Fey-Lin Liang
Li'laï-ko
Talian-Zu
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