ROLEPLAY


[Magazine] Zora-Match N°1

La nuit avait un parfum de tempête. Babylonia frissonnait sur le bord du quai en attendant de rencontrer ses contacts. Elle fini par voir deux silhouettes approcher, encapuchonnées dans de grandes capes.

«Des Zoraïs... étrange... je me serais attendue à des fyros ou des trykers, vu le ton des izams.»

L’obscurité empêchait de distinguer les masques sous les capuches, mais la taille ne trompait pas.
«Est-ce que tout est bon ? chuchota la plus petite des deux silhouettes.
-Oy, mais bon, pas la peine de faire tant de cachotteries, m’est avis, signala Babylonia en parlant à voix haute.
-Chuuuuut, siffla la seconde silhouette.»

Elles regardèrent d’un air inquiet les alentours. À cet heure et par ce temps, il n’y avait plus personne dans le coin. Babylonia profita d’un coup de tonnerre pour soupirer. Il y avait des dappers à se faire dans cette histoire, pas de doute, mais de là à jouer la carte des mystères et à se donner rendez-vous si tard, alors qu’elle avait des bureaux confortables à deux pas...

Elle sortit l’objet du délit de son sac et le tendit aux Zoraïs.
«Voilà la première épreuve. Couleur, papier glacé... J’ai dû investir pour arriver à ce résultat, mais ça valait le coup, je dois bien l’avouer.»

Elle était assez fière de ce qu’elle avait réussi à faire sortir de sa vieille imprimerie. Et si le résultat était à la hauteur de leurs attentes... La trykette se frotta les mains. Quinze pour cent des recettes, c’était un bon contrat, plus une partie des revenus de la publicité, la distribution... Oy, des tas de dappers...

Les Zoraïs feuilletaient l’épreuve, poussant des petits cris admiratifs.
«Ho, zo’li !
-Tiens, je voyais le zoziau plus bleu sur la lucio de base...
-Hi hi, c’était pas cet wazo-là qui attirait le plus ton regard quand tu l’a pris et ça se voit sur l’image finale !»

La plus grande finit par se retourner vers la tryker.
«Yui, ça va. On emmène un colis à Zora, c’est là-bas que ça doit sortir en premier. Vous vous chargez toujours de la distribution dans les autres villes ?»
Babylonia sourit, ravie. Le plus dur avait été de convaincre des contrebandiers de fournir Yrkanis et les villes du Royaume quand ils avaient découvert en quoi consistait la «marchandise».
D'où le prix prohibitif, mais les matis avaient des sous, alors tout allait bien ! Et le prix sur Fairhaven, c'était sa propre commission, bien sûr...

«Oy, tout est prêt. Je lance le tirage ce soir et d’ici deux jours, tout le monde saura que vous existez.»
Elle sentit un malaise chez ses interlocutrices.
«Que votre magazine existe, je voulais dire... Eny c’est si important que ça, que vous restiez anonymes ?»
La plus jeune eu un rire pitoyable. Babylonia commençait à se dire qu’elle reconnaissait ces expressions...
L’autre releva un peu sa cape pour montrer une épée à deux mains d’une taille impressionnante :
«Pourquoi, vous comptez en dire plus que nécessaire ?
-An, soupira la trykette, vous avez vos raisons... Enfin ça ne me paraît pas nécessaire de s’embêter autant. Mais tant que vous payez, c’est vous les patronnes.»

Des dappers changèrent de mains, puis Babylonia retourna à son imprimerie et finit les tirages avant d’envoyer chaque caisse dans les grandes capitales de l’Écorce. Voilà une publication qui se donnait les moyens de réussir... d’ici quelques jours, tout le monde aurait vu un exemplaire du journal.
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