ROLEPLAY


fyraï

bavèchak fyrenran

Deuxième partie

Il se rapproche alors très près de l’homin à la peau bleue et lui murmure :

« le feu »

Puis se tournant vers les autres :

« NEY, LE FEU ! FYREN !

Le feu est l’ennemi d’Atys. Il est donc l’ennemi des kamis.

Mais devant l’attirance des fyros pour le feu, plutôt que de nous empêcher de nous en approcher, les kamis nous ont appris à le domestiquer, afin de préserver Atys des flammes.

Ah je vous vois déjà, « mais le feu, on connaît, ce n’est pas si dangereux ». Ignorance !

Je ne vous parle pas des flammes que n’importe quel homin maitrisant un tant soit peu la magie peut créer. Pas ce feu commun, que même un matis est capable de créer. »

Disant cela, il se tourne vers un des rares matis présents.

« Non. Je vous parle du feu sacré, celui qui tue l’écorce, celui qui ravagea notre ancienne contrée de Coriolis. C’est celui-là même que les kamis ont en horreur. C’est ce feu-là que nous fyros, tentons de maitriser. »

 

L’homin blanc est sur ses gardes mais ne tient pas à reculer devant l’hirsute personnage qui enchaine :

« Et toi matis, as-tu peur du feu sacré ? »

L’homin, redressant le torse, secoue négativement la tête.

« Il t’attire alors ? Rêves-tu de cités en flammes ? »

Le matis veut protester mais on ne lui en laisse pas le temps.

« Moi, j’en ai rêvé toute ma vie. Peut-être parce que je suis fyros ?

Nous, fyros, forgeons par le feu, nous allumons des flammes grâce aux braises pour cuir nos aliments, nous nous éclairons en alimentant des flammes perpétuelles comme on peut le voir dans notre merveilleuse cité de Pyr. Ces braises, qui viennent des botayas de la forêt enflammée, nous seul savons les utiliser pour créer ce feu éternel qui brûle aux portes de Pyr.

C’est cet amour du feu qui attisa notre curiosité quand nous entendîmes jadis parler du grand dragon. Un être crachant le feu ne pouvait que nous fasciner. »

Il pose la main sur la tête du jeune fyros qui a les yeux encore plus écarquillés qu’avant.

« N’est-ce pas qu’il te fascine ce grand dragon ? Je le vois à tes yeux ardents. Ils brillent comme les flammes.

Hélas, du mythe du grand dragon, l’histoire a perdu ses origines. Nul ne sait quand les fyros en entendirent parler pour la première fois. Mais les plus anciennes traces que nous ayons de notre passé montrent que les fyros ont toujours été fascinés par lui, par l’idée de le traquer et de le tuer. C’est cette quête qui nous poussa à aménager dans le désert. Car intuitivement, nous savions qu’il devait être quelque part sous un point chaud. Nous sommes un peuple du désert, la chaleur est signe du dragon.

Oui je vous le dis, l’histoire, NOTRE histoire, est le fruit d’une traque. »

 

Il porte alors les mains à sa taille, rieur.

« Ah, ce n’est pas ce qu’on vous enseigne dans les écoles de Pyr n’est-ce pas ? On vous parle de belles histoires d’empereurs, de dates importantes, mais jamais comment notre peuple s’est construit autour d’une chasse légendaire.

Et pourtant, la poursuite du grand dragon a façonné nos villes, a construit notre histoire. »

Tous se regardent, éberlués. L’histoire fyros, une simple histoire de chasse au dragon ? Le conteur fou continue sa démonstration :

« Un exemple ? Si aujourd’hui encore la karavan n’est pas en bons termes avec les fyros, c’est parce que nous seuls avons désobéi à son commandement dans les anciennes terres qui était de ne jamais creuser vers les profondeurs de l’écorce. Mais nous l’avons fait, nous avons enfreint cet interdit suprême. Nous avons exploré en premier les primes racines. On raconte que les fyros, du temps de la guilde des gueules noirs, ont exploré et creusé de nombreuses galeries dans les terres de jadis. Bien sûr, la quête de fyrak ne s’est pas faites sans risque. Beaucoup sont morts. Peut-être certains d’entre vous pensent aux kitins. Le plus grand massacre dont notre curiosité serait la cause. Oui, je le vois dans les sourires narquois des matis ici présent. Et je vais vous surprendre matis. C’est en partie vrai. »

 

Des murmures montent de la foule qui commence à s’agiter.

« Ce sont les fyros qui les trouvèrent en premier. Nous avons la responsabilité du premier grand essaim. Mais on dit que nous sommes responsables de l’animosité des kitins envers nous. Je dis que c’est faux ! Les kitins seraient venus pour nous exterminer un jour ou l’autre. Les kitins colonisent. Ce qui est sur leur passage, ils le détruisent. Tôt ou tard, ils seraient entrés en guerre contre les homins. Nous n’avons fait qu’accélérer les choses. N’écoutez pas ces karavaniers qui vous disent que c’est la malédiction de Jena, que tout ce qui est arrivé résulte de notre désobéissance à ses règles. Ceux-là sont des tièdes qui ne comprennent rien au sens de l’histoire. »

Quelques protestations, principalement d’adeptes de la karavan, se font entendre.

« Vomissons les tièdes ! Oui, il y a eu des morts, oui, nous avons souffert. Et je dis : tant mieux ! S’il faut recommencer, alors plutôt deux fois qu’une ! Car derrière la souffrance de l’exil, c’est tout une destinée qui s’est écrite, pour le plus grand bien de l’hominité. »

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fyros pure sève
akash i orak, talen i rechten!
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