ROLEPLAY


Pour quelques Timaris

Eeri arpentait son appartement, de long en large.
Elle essayait de remettre les éléments dans l’ordre. Tout se bousculait dans sa tête, et elle avait besoin de temps.


D’abord, il y a quelques mois de ça, les Percécorces. Les menaces du cercle noir sur la tribu, qui cherchait à se procurer du gaz de forage.
Ce timari gooifié, qui avait littéralement explosé dans le désert.
Comment le cercle avait pu emmener une telle atrocité dans le désert, de la jungle jusqu’aux mines de sciures, sans attirer l’attention? Le désert est-il si mal gardé?

Ensuite, ce scientifique fyros imprudent qui cherchait une griffe de kizarak, enlevé par la tribu du cercle noir. Encore eux.
Un second timari gooifié - celui ci n’avait pas explosé, fort heureusement - dont elle avait pu prélever quelques échantillons de la crête.
Elle donna un échantillon au fyros, espérant que celui-ci l’analyse. Sans doute en vain, le fyros devait maintenant se terrer désormais dans la bibliothèque de pyr sans oser en sortir.

Pourtant, il allait bien falloir découvrir ce que le cercle noir concoctait. Ces timaris gonflés à la goo n’avaient rien de commun. Elle avait déjà vu des animaux ou homins affectés par la goo. Celui ci était d’un autre genre. Bien plus puissant et résistant. Le second avait aussi l’air bien plus stable et réactif aux ordres qu’on lui donnait.

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Et après quelques temps, ce curieux marchand.
Le genre d’homin qu’en général elle exècre, de ceux qui ne croient qu’aux dappers. Pourtant, curieusement, une conversation les amena à parler d’une possibilité d’échange. La fyrette était déterminée à comparer les échantillons de timari avec d’autres échantillons d’animaux gooifiés, de goo pure. Pourtant elle n’avait qu’une idée très vague de la façon de s’y prendre.
Le marchand lui proposait d’échanger des échantillons de goo, ainsi que de la mettre en contact avec un "scientifique" mystérieux, en échange d’une armure lourde et de discrétion. Elle accepta et l’armure fut vite réalisée, avec soin.

En revanche, comment était-il possible qu’elle n’ait pas réalisé plus tôt que l’armure qu’elle créait, une kostomus noire avec les manches violettes… était exactement aux couleurs du cercle noir? Elle s’en rendit compte une fois que l’armure était donnée au marchand. Trop tard, d’une certaine façon.
Pourtant, un deal est un deal. Elle s’était engagée à réaliser cette armure, sans poser de question sur le destinataire.

Quand on a le nez trop près de la bouteille, on ne voit plus le bar.

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En parlant de bar…
Avant de donner l’armure au marchand, elle avait donc rencontré ce scientifique au bar de Thesos, accompagnée de ses compagnons de guilde.
Un Zoraï tout ce qu’il y a de plus Zoraï, au masque impeccable, avec ce qu’il faut de tranquillité, de calme et d’apaisement.

Assez vite, le scientifique dévoila son savoir, ou sans doute la partie qu’un chercheur peut dévoiler à ceux qu’il considère et traite d’ignares, avec un grand manque d’humilité. Il leur fit comprendre son point de vue sur la goo, sur sa façon de l’étudier.

Au fil de la discussion les compagnons d’Eeri furent irrités par le scientifique, tandis qu’elle hésitait entre méfiance et admiration, doute et confiance. Elle avait déjà côtoyé, par le passé, des homins moins que recommandables. Des spécimens dévastés par la goo et par sa folie. Elle avait déjà assisté à des expériences que toute morale homine réprouverait. Elle considérait qu’elle avait dépassé le stade de la peur face à cette substance, tout comme ce Zoraï, qui considérait que pour l’étudier il fallait avoir le cran de l’approcher, de la manipuler, d’expérimenter avec. En somme, tout ce que n’importe quel homin tenant à sa santé physique et mentale se répugnait à faire. Elle comprenait donc pourquoi ce scientifique ne condamnait pas les agissements des tribus à goo, qui pour la plupart avaient acquis un savoir considérable tandis que la plus grande partie de l’hominité restait ignorante face à la substance qu’elle craignait le plus.
Mais pourtant, le doute était toujours bien là. Comment pouvait-elle avoir confiance en un savant dont elle n’avait jamais entendu le nom, présenté quelques jours auparavant par un marchand dont elle connaissait l’existence depuis quelques semaine seulement?

La seule solution que son raisonnement de fyrette lui présentait : ne pas dévoiler toutes ses cartes, et mettre le Zoraï en condition en lui faisant étudier ce dont elle avait déjà la certitude.

C’est ainsi que quelques jours plus tard, le groupe constitué du scientifique, du conteur, et de quatre drakanis se rendit à l’appartement d’Eeri. Ils étaient tous habillés d’une armure matis ridicule, mais éventuellement protectrice et de masques fyros aux filtres améliorés, afin de récupérer l’un des fragments de timari gooifié potentiellement devenu instable et dangereux.
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