РОЛЕВАЯ ИГРА


Passés recomposés

Elle ne voulait pas les nommer. Mais Eleena savait qui venait de mourir, et pour chacun, elle avait senti, et partagé leur agonie. Presque tout le wa-kwai s'était éteint. Son clan. Sa famille.

Mais elle devait sauver ceux qui survivaient.

Devant l'Eveillée Zoraï Blanche, Mabreka-cho, le vénérable Ma-Kwai faisait jaillir toute sa sève en une furie de destruction, qui aurait fait piler net les plus féroces guerriers de l'écorce. Mais le mur grouillant de carapaces, de pinces, de crochets et de palpes n'en avait cure. Il formait un mur de rage meurtrière, espèce contre espèce, homins contre kitins. La puissance d'un seul homin, fut-il si puissant, était dérisoire.

Dexton était tombé, au milieu de plusieurs de ses meilleurs gardes, pour briser le mur vivant, face au désespoir de l'assaut des homins. L'absence de choix rendait le plus novice des combattant plus déterminé et enragé qu'il le serait jamais. Mais cela ne le rendait pas immortel. Le convoi avait perdu nombre de combattants, mais tant mourraient, réfugiés, escorte, corps mêlés et brisés avec les dépouilles des mektoubs de bât disloquées dans des odeurs de chairs brûlés, d'acides, et de sang.

Et Eleena partageait leur mort à tous. Son affinité exacerbée avec le Chant d'Atys, le chant de toutes les consciences et émotions que la vie transmettait à toute l'écorce, était ici une malédiction. Eleena avait toujours eu conscience qu'elle ne survivrait sans doutes pas à un génocide si un jour elle devait être partager l'agonie d'un si grand nombre d'êtres, d'un si grand nombre d'homins, de manière si horrible.

Le Wa Kwai serait décimé. Ceux qui n'était pas dans le convoi, ou n'avaient pu être évacués avant, ne survivraient pas aux assauts sur les cités, dont elle avait été témoin. Mais qu'est-ce qu'était une poignée d'homins contre tous ceux qui seraient sauvés. Elle eut une pensée pour ceux qui avaient pensé pouvoir survivre à l'Essaim en lui faisant front. Elle pria juste brièvement que leur fin soit rapide.

Eleena entendit un hurlement, alors que le mur cédait enfin. Yrkanis était tombé. La Zoraï Blanche sut de suite qui avait hurlé. Son fils, Reedeek, pair du Royaume, venait de voir tomber son karan.

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Psychee Aquilon Alanowë, la Zorai Blanche.
Wa'kwaï
"Fils, et père, tous ivres de vengeance, de rage, et de haine, creusez deux tombes. Celle pour votre ennemi. Et celle pour vous."
Poème chinois du IIIème siècle.
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